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Juan Gimenez : "Je recherche avant tout l’esthétisme"

Par Nicolas Anspach Xavier Mouton-Dubosc le 21 juillet 2006                      Lien  
Après avoir bouclé l'une des séries phares du catalogue des Humanoïdes Associés, {La Caste des Méta-Barons} (scénario de Jodorowsky), le dessinateur {{Juan Gimenez}} a donné une suite au {Quatrième Pouvoir}. Ce maître de la science-fiction nous parle avec passion de son métier...

La version française du premier album du Quatrième Pouvoir est sortie à la fin des années ’80. Pourquoi avoir attendu l’année 2004, pour nous offrir une suite à ce récit ?

Différents projets se sont succédés depuis lors, sans que je puisse trouver le temps de me consacrer à cet univers. J’avais nourri l’espoir de dessiner un album de cette série entre deux tomes de La Caste des Méta-Barons. Le succès de cette dernière série a été tel que je me suis vu obligé de m’y consacrer entièrement...

Juan Gimenez : "Je recherche avant tout l'esthétisme" La plupart des auteurs de science-fiction distillent des messages philosophiques. Dans le premier album du Quatrième Pouvoir, on y voit une espèce prête à réaliser les pires expérimentations sur ses propres soldats. Dans le deuxième, Meurtre sur Antiplona, on y aborde le thème des relations amoureuses. Est-ce un pamphlet ?

Pas du tout ! C’est le repos du guerrier ! (rires). Blague à part, je désirais montrer les folies de la guerre, puis privilégier les rapports humains. Meurtres sur Antiplona est donc centré sur l’amour. En fait, en créant le personnage principal de cette histoire, je voulais mettre en perspective ses pouvoirs mentaux avec les questions que cela pouvait soulever concernant la psychologie d’une femme de cet acabit.

Vous êtes un formidable créateur d’univers. Vous excellez dans le design de vaisseaux spatiaux et des armures... Ces idées vous viennent-elles naturellement ?

La science-fiction a un avantage important : on est libre de laisser vaquer son imaginaire et d’inclure au récit toutes les digressions et les inventions que l’on souhaite ! Ceci dit, je m’inspire des objets actuels, et sur base de cette documentation, j’extrapole... tout en veillant à être respectueux des contraintes techniques et scientifiques !
Je recherche avant tout l’esthétisme. Pour les armes par exemple, je me documente beaucoup sur ce qui existe déjà, dans les films de science-fiction notamment. Je m’intéresse également beaucoup aux armes et projectiles qui sont susceptibles d’exister un jour...

Le Méta Baron

Plusieurs auteurs européens se sont plaints d’être pillés par Hollywood. Moebius a perdu un procès contre Luc Besson. Jean-Claude Mézières a souvent déclaré retrouver certaines de ses créations dans Star Wars. Avez-vous déjà retrouvé certains de vos travaux dans un film ?

Je n’ai jamais constaté de pillage direct de mon travail. Il est certain que le cinéma s’inspire directement de la bande dessinée. Les studios lisent toute la production et en réalisent une synthèse qu’ils améliorent dans leurs films.

Cette inspiration fonctionne dans les deux sens : les dessinateurs de BD s’inspirent eux-mêmes des films de science-fiction pour se les réapproprier. Mais c’est sans doute plus au niveau du rythme, du découpage et du montage que l’influence de la bande dessinée se fait sentir au cinéma.

Le Quatrième Pouvoir comptera combien d’album ?

J’avais imaginé cette histoire il y a de nombreuses années. Depuis que j’y retravaille, de nouvelles pistes s’ouvrent. J’ai décidé de les suivre... Plus rien n’est planifié.

Extrait du T3 du "Quatrième Pouvoir"

(par Nicolas Anspach)

(par Xavier Mouton-Dubosc)

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Code EAN :

Images (c) Gimenez & Humanoïdes Associés.

 
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