René Sterne était né en 1952. Après des études de français, d’histoire et de philosophie, il s’était tourné vers l’enseignement avant de devenir dessinateur de bandes dessinées. Sa rencontre avec Chantal De Spiegeleer, elle-même auteur de BD, fut décisive dans ce choix. Entre différents voyages avec l’auteur de Madila Bay, qui était entre-temps devenue sa compagne, René Sterne réalisa dix albums d’Adler, une série d’aventure parfaitement documentée.
Il y narrait le destin d’un aviateur ayant déserté la Luftwaffe en 1942, écœuré par la folie meurtrière d’Hitler. Aidé par Helen, une aventurière irlandaise devenue sa compagne, il met ses talents de pilote au service des opprimés.
René Sterne a également écrit Rio Bravo, un roman mettant en scène son personnage fétiche, qui est paru aux éditions Labor en 1997.
Ces deux dernières années, l’auteur travaillait sur le premier album d’un diptyque, La Malédiction des Trente Deniers, une aventure de Blake & Mortimer, scénarisée par Jean Van Hamme. Ce dernier confiait le mois dernier au journal Bo Doï que Sterne avait à peine dépassé la vingtième page. L’extrême rigueur et méticulosité du dessinateur était à l’origine de cette lenteur à dessiner les personnages d’Edgard P. Jacobs. « « Le respect de l’œuvre requiert beaucoup de cohérence et de rigueur, nous expliquait René Sterne en octobre 2005. J’ai beaucoup tourné autour de l’œuvre avant de m’y attaquer réellement. Il me fallait trouver le fil qui dépassait de la pelote, en quelque sorte. Je veux réaliser le Blake & Mortimer que j’ai envie de lire, et donner ma propre interprétation de cette symphonie jacobsienne ».
À peine avait-il délaissé son personnage fétiche, Adler, que René Sterne avait déjà hâte de lui redonner vie après ses Blake & Mortimer. Il nous disait l’année dernière : « J’ai encore tant de choses à lui faire vivre, comme par exemple une autre chasse au trésor, encore plus hard que celle qu’il a vécue dans l’Île Perdue, ainsi que des retrouvailles très spéciales entre Helen et Adler ». Des aventures qui resteront à jamais des rêveries, comme de nombreux projets de grands auteurs trop tôt disparus.
(par Nicolas Anspach)
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