Les lecteurs encore non rassasiés pourront donc se satisfaire d’une large interview de l’auteur L’homme qui tua Lucky Luke. récemment édité chez Dargaud. En contrepoint de cette couverture , l’incontournable Henri Filippini ne manque pas d’égratigner l’icône à travers un billet d’humeur particulièrement opportun. L’éditorialiste s’interroge, comme d’autres sans doute, sur cette vague de reprises de séries cultes en constatant qu’au fil des mois la liste ne cesse de s’allonger.
Loin de remettre en cause des auteurs aussi talentueux que Thierry Demarez et Valérie Mangin (Alix Senator, Casterman), Cornette et Hausman (Chlorophyle au Lombard) ; Cosey , Trondheim ou encore Loisel engagés dans l’aventure Mickey, mené par les éditions Glénat ; le chroniqueur peine à cacher son agacement devant cette avalanche et replace la question au centre « d’un marché qui ne sait plus où donner de la tête ». Faut-il pour autant condamner des expériences éditoriales qui ne manquent pas d’intérêt ? L’auteur de l’article ne va pas si loin mais renvoie habilement la balle dans le camps des éditeurs accusés de se replier sur des valeurs sûres. A méditer !
Des valeurs sûres justement, on en rencontrera d’autres quelques pages plus loin. Bilal ou Taniguchi par exemple sont présents dans ce numéro à l’occasion de magnifiques expos. Le scénariste Kris rejoint le cercle des valeurs sûres des scénaristes prolixes et talentueux, à travers un portrait signé Anne Quéré. Turk remet en selle le plus flegmatique retraité de la R.A.F., Clifton qui reprend du service ! Reprise d’un autre ordre avec le Mitterrand de Joël Callède publié au Lombard. Après avoir fait les beaux jours d’une abondante littérature, l’ancien président de la République fait lui aussi son retour mais cette fois en BD. Là aussi, peut-on parler de reprise ?
Reprises, adaptations, cycle, reboot, prequel, spin-off...dès ses origines la BD n’a cessé d’explorer de nouvelles techniques narratives, de nouveaux supports de lecture au risque de reprendre, recycler , relire de vieilles légendes u des histoires plus ou moins tombées dans l’oubli. C’est aussi de cette diversité et de cette inventivité dont dbd se fait l’écho, une fois encore dans ce numéro d’avril !
Voir en ligne : Le site de dBD
(par Patrice Gentilhomme)
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