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dBD n°102 : Le retour des valeurs sûres !

Par Patrice Gentilhomme le 22 avril 2016                      Lien  
La reprise du cow-boy qui tire plus vite que son ombre par Mathieu Bonhomme fait incontestablement partie des événements de ce printemps 2016 . La revue de Frédéric Bosser comme ses concurrents ne pouvait donc pas passer à côté d'un cas abondamment traité par la presse généraliste, nourrie d'une expo phare à Angoulême et d'une couverture médiatique tout azimut.

Les lecteurs encore non rassasiés pourront donc se satisfaire d’une large interview de l’auteur L’homme qui tua Lucky Luke. récemment édité chez Dargaud. En contrepoint de cette couverture , l’incontournable Henri Filippini ne manque pas d’égratigner l’icône à travers un billet d’humeur particulièrement opportun. L’éditorialiste s’interroge, comme d’autres sans doute, sur cette vague de reprises de séries cultes en constatant qu’au fil des mois la liste ne cesse de s’allonger.
Loin de remettre en cause des auteurs aussi talentueux que Thierry Demarez et Valérie Mangin (Alix Senator, Casterman), Cornette et Hausman (Chlorophyle au Lombard) ; Cosey , Trondheim ou encore Loisel engagés dans l’aventure Mickey, mené par les éditions Glénat ; le chroniqueur peine à cacher son agacement devant cette avalanche et replace la question au centre « d’un marché qui ne sait plus où donner de la tête ». Faut-il pour autant condamner des expériences éditoriales qui ne manquent pas d’intérêt ? L’auteur de l’article ne va pas si loin mais renvoie habilement la balle dans le camps des éditeurs accusés de se replier sur des valeurs sûres. A méditer !

Des valeurs sûres justement, on en rencontrera d’autres quelques pages plus loin. Bilal ou Taniguchi par exemple sont présents dans ce numéro à l’occasion de magnifiques expos. Le scénariste Kris rejoint le cercle des valeurs sûres des scénaristes prolixes et talentueux, à travers un portrait signé Anne Quéré. Turk remet en selle le plus flegmatique retraité de la R.A.F., Clifton qui reprend du service ! Reprise d’un autre ordre avec le Mitterrand de Joël Callède publié au Lombard. Après avoir fait les beaux jours d’une abondante littérature, l’ancien président de la République fait lui aussi son retour mais cette fois en BD. Là aussi, peut-on parler de reprise ?

Reprises, adaptations, cycle, reboot, prequel, spin-off...dès ses origines la BD n’a cessé d’explorer de nouvelles techniques narratives, de nouveaux supports de lecture au risque de reprendre, recycler , relire de vieilles légendes u des histoires plus ou moins tombées dans l’oubli. C’est aussi de cette diversité et de cette inventivité dont dbd se fait l’écho, une fois encore dans ce numéro d’avril !

Voir en ligne : Le site de dBD

(par Patrice Gentilhomme)

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10 Messages :
  • dBD n°102 : Le retour des valeurs sûres !
    23 avril 2016 13:24, par Mikekafka

    Curieux de lire l’article. Quand je vois des reprises récentes quel gachis de talent !

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    • Répondu le 24 avril 2016 à  10:35 :

      Allez expliquer à un éditeur qui cherche la rentabilité à court terme qu’il faut du temps pour construire un auteur. allez expliquer à des lecteurs gâtés qu’ils confondent produits avec œuvre. Des auteurs gâchés, forcément.

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      • Répondu par Sergio Salma le 24 avril 2016 à  12:47 :

        Quelle ineptie. Un vrai bonheur au contraire. L’auteur gagne sa vie, a du succès , si la reprise ou le one-shot est réussi c’est l’assurance pour lui de pouvoir poursuivre sur d’autres choses. La reprise permet de mettre en avant la série originelle. L’éditeur , l’auteur et le lecteur sont contents. Juste quelques esthètes dépassés, largués, se plaignent sur des sites spécialisés, pensant être la voix du bon goût en matière de bandes dessinées. L’éditeur, celui qui valorise son fond en faisant vivre ses marques, ne néglige pas les nouveaux auteurs ; ce sont parfois les mêmes.

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        • Répondu le 25 avril 2016 à  10:23 :

          Vous confondez le travail d’auteur avec celui de faiseur. Quelle ineptie !

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          • Répondu par Mister XY, jeune homme ambitieux ! le 25 avril 2016 à  18:30 :

            Tout dépend comment la reprise est abordée, d’ailleurs le phénomène n’est pas si récent, puisque les vedettes du genre ont créé leur propre studio il y a soixante ans dans le cas de Hergé. Alors oui, Bob de Moor est un auteur complet, mais il a sans doute été content de dessiner des décors ou des personnages secondaires. Idem pour toute les auteurs qui travaillent pour la suite des séries conçues par Jacques Martin, et à qui l’on demande de respecter une charte graphique précise. Maintenant, pour le cas de Chlorophylle par Hausman, ou de Lucky Luke par Bonhommme, là on a droit à de vrais re-créations. Ces auteurs reprennent un univers et des personnages connus, mais ils gardent leur propre style.

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            • Répondu par Sergio Salma le 26 avril 2016 à  10:32 :

              On ne sait pas si c’est le même anonyme mais bref. Auteurs, faiseurs. Intéressant. Développez. Parce que je vois que dernièrement Cosey s’est amusé à faire vivre Mickey Mouse. Qu’en pensez-vous ? Hou ! il a perdu des années, il a gâché son talent ?! haha. Il a juste fait un livre marrant à faire et est revenu vers ses propres créations. Bonhomme et Lucky Luke et des dizaines d’autres exemples...feront pareil. Mais qu’est-ce qui vous gêne dans la notion de faiseur ? Vous savez que bon nombre de films que vous avez appréciés sont des commandes ? Il y a des faiseurs qui ont autant de talent que des auteurs ; si on garde votre système de pensée, un faiseur est un repreneur, de séries ou de codes, un auteur, pardon un Auteur est un être intouchable, coupé des contingences matérielles. Vous savez quoi , Machin ? vous n’y connaissez juste rien.

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              • Répondu le 17 mai 2016 à  08:59 :

                Monsieur Salma, ne faites pas l’idiot, vous savez très bien faire la différence entre un auteur (l’artiste, celui qui est à l’origine de…) et un faiseur (l’artisan, qui fait à la manière de…). Le problème avec ses personnages qu’on recycle et qu’on fait perdurer,c’est que la frontière entre artiste et artisan est brouillée. Ce n’est pas une question de quantité de talent, de joliesse, mais d’originalité, de sincérité, d’empreinte, ce qui fait qu’untel est unique, pas interchangeable ou remplaçable. Quand Bonhomme fait son Lucky Luke, il est dans l’exercice de style, l’hommage. Il n’a pas besoin de Lucky Luke pour affirmer son talent. Mais en faisant un Lucky Luke, il vend plus. Il y a une forme de succès, de notoriété, de reconnaissance par procuration et c’est dommage. Les vrais bénéficiaires de ce principe de reprise, "de machin vu par…" sont les éditeurs, ou plutôt, les marchands de pots de yaourts formés à HEC et chez l’Oréal. Ce sont des commerçants (souvent très talentueux), pas des éditeurs.

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                • Répondu par Sergio Salma le 5 juin 2016 à  11:53 :

                  Je ne fais pas l’idiot, je vous donne mon point de vue sur la question. Vous n’y connaissez juste rien et en plus votre conclusion sur le commerce est d’un conventionnel. Les frontières, la pureté des démarches, l’Art majuscule. En fait vous me faites rire car pour on ne sait quelles raisons, plein de gens de votre espèce ne tolèrent pas ce qui les dérange. Et si on a une autre vision" on fait l’idiot "bien sûr. Pauvres de vous, enfermé dans vos idées simplistes ; alors que ces auteurs ces éditeurs s’accordent le temps d’un livre, quelques mois , puis aucune atteinte à leur liberté respective, ils continuent avec d’autres idées , d’autres projets. HA ! mais ça s’est vendu ! Quelle horreur !

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  • Prolixe pour prolifique
    6 mai 2016 08:50, par Prolix

    Je vais faire mon "Bernard Pivot", mais je me souviens avoir été tellement repris par mes anciens professeurs à ce sujet... Je ne me peux m’empêcher de vous faire cette petite remarque (ne le prenez pas pas mal). Nous employons souvent prolixe pour prolifique. Ce sont des emplois fautifs :

    "Ces deux adjectifs sont proches par la forme, mais éloignés par le sens. Comme souvent, le recours à l’étymologie peut nous aider à les distinguer. Prolifique est formé à partir du latin proles, « lignée, descendance », et facere, « faire ». Est donc prolifique une espèce qui se reproduit beaucoup et rapidement. Par extension cet adjectif peut aussi qualifier un créateur dont l’œuvre est particulièrement abondante. Prolixe, lui, est emprunté du latin prolixus, « allongé », un dérivé de liqui, « s’écouler, fondre ». Est donc prolixe celui qui dans ses paroles est abondant et, souvent, trop long et verbeux. On se gardera bien d’employer l’un pour l’autre, même si certains auteurs furent parfois aussi prolixes que prolifiques." écrit ainsi L’Académie française. Dire que Kris est prolixe, serait dire qu’il est bavard, verbeux... C’est... péjoratif !

    Ainsi on dit :
    "Bach, Hugo, Picasso furent des artistes prolifiques."
    "Ne soyez ni trop prolixe ni trop concis."

    on ne dit pas :
    "Bach, Hugo, Picasso furent des artistes prolixes."
    "Ne soyez ni trop prolifique ni trop concis."

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    • Répondu par fab le 10 novembre 2016 à  10:13 :

      Autre faute, on ne dit pas tout azimut mais tous (les)azimuts. Azimut signifie direction et mettre ce mot au singulier en détruit le sens que voulait ici lui donner l’auteur de l’article.

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