A chaque nouvel album, on se dit, cette fois il a atteint le sommet, il ne pourra pas faire plus fort… Et bien si ! Pascal Brutal Cube, le troisième album du nom, est tout simplement monstrueux. Après avoir réalisé un joli carton au cinéma cet été avec Les Beaux gosses, comédie d’ado n’ayant pas grand chose à envier aux films de Judd Apatow, Riad Sattouf revient en librairie avec un troisième album du monsieur muscle de la France du futur.
Petit rappel des faits, pour ceux qui ont manqué les premières histoires de Pascal Brutal.
Le futur. La France est devenu un pays ultra-libéral présidé par Alain Madelin. Pascal et ses attributs sont légendaires : sa gourmette, ses baskets, son petit bouc bien taillé, ses muscles, son sex appeal à voile et à vapeur,…
Bien sûr, rien de mieux que de se projeter un peu dans le futur pour égratigner les stupidités de sa propre époque. Entre les messages vidéos terroristes et les excès bling bling de la politique française, c’est notre décennie entière qui en prend pour son grade…
Pascal est le remède. Au fil des pages, Riad Sattouf étaie la théorie selon laquelle la plupart des extrémismes naissent de frustration sexuelle. Avec en point d’orgue Pascal Brutal d’Arabie, où en huit pages chrono, on apprend qu’un chanteur franco-syrien (nommé Riad Sattouf), inventeur du « sex raï », est devenu président de la Syrie, a fait la paix avec Israël, a instauré l’égalité homme femme, trouvé un substitut à l’énergie nucléaire,… Bilan : cinquante prix Nobel arabes, une femme présidente, et un pays topless et ouvert aux gays.
Graphiquement, l’ultra-réalisme déformant fait merveille. Sattouf s’amuse à dessiner des études anatomiques de son héros, se payant même le luxe de signer une histoire entièrement phonétique. Plus torride que jamais, Pascal Brutal confirme son statut de super-star. Vous en connaissez beaucoup vous des héros de BD qui sont capables de chevaucher nu une moto de 750 cm3 ?
(par Morgan Di Salvia)
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