Ne vous fiez pas à sa jeunesse avenante, à son nez mutin et à ses hanches parfaites. A peine lui adresseriez-vous la parole que vous vous retrouveriez avec une balle dans le buffet. Bambi ne fait pas la conversation, elle flingue. C’est l’instinct de survie faite femme. Sa route est jonchée de cadavres. Elle trimballe avec elle un enfant qui n’est manifestement pas d’elle mais auquel elle semble tenir comme à la prunelle de ses yeux qu’elle a jolis, d’ailleurs. Il n’y a pas qu’elle : un professeur pervers, une vieille dame sérieuse comme une duègne et un rocker dévoyé, sorte de clone du King, offrent une fortune pour mettre le grappin sur le bambin.
Le trait est virevoltant, énergique et vigoureux, le scénario sans temps mort. A chaque page, on se demande ce qui l’amène là et comment, cette fois encore, elle va se sortir de ce traquenard. On pense à Tarentino dans les scènes où elle dérouille les porte-flingues à tout va, mais aussi à Koike et à son Lone Wolf & Cub, le tueur au landau qui marqua si durablement Frank Miller. Sans aucun doute l’un des mangas les plus jouissifs et les plus délirants du moment.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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