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Décès de Robert Gigi

Par François Boudet le 13 février 2007                      Lien  
Le dessinateur {{Robert Gigi}} est décédé le 6 février dernier à l’âge de 79 ans des suites d’une longue maladie. Comme c'est le cas pour Paul Gillon, sa production accompagne en France le passage de la bande dessinée destinée aux "illustrés" pour la jeunesse à une production "pour adulte". Son graphisme atypique a marqué la bande dessinée française de son époque, jusqu'à recueillir l'hommage d'un maître de la BD américaine: Stan Lee.

Né le 29 juillet 1926 à Besançon. Il se forme à Paris au mythique Atelier 63 de Raymond Poïvet [1] (il y entre en 1947), situé, pour l’anecdote, dans le même immeuble que la rédaction de Coq-Hardi quelques étages plus bas. Il y rencontre Christian Gaty, présent depuis quelques mois. Tous se penchent sur les revues américaines : "...fascinés que nous étions par leurs illustrations et la richesse de leur contenu (par rapport aux publications françaises de l’époque). Les dessins de Milton Caniff ou de Frank Robbins nous passionnaient également, moi surtout" confia-t-il plus tard à Louis Cance dans une interview accordée au magazine Hop ! [2].

Il réalise sa première BD, Fabiola (adaptation du film sorti en 1949), en 1948 pour l’hebdomadaire Samedi-Dimanche [3] ; l’histoire est inachevée, l’hebdo ayant cessé de paraître.

Il entame ensuite une collaboration avec l’agence de presse Paris Graphic par l’intermédiaire de laquelle il dessine quelques récits pour l’hebdomadaire féminin Eve [4] et un strip pour L’Aurore, Le Gentilhomme de la montagne, d’après Alexandre Dumas [5].

Il participe ensuite aux éditions Mondiales de Del Duca dans les collections de récits complets : Aventuriers d’aujourd’hui [6] (son style est influencé par Caniff et Robbins), Super aventure [7] et Boléro [8].

A la Société Parisienne d’Edition (S.P.E), entre 1951 et 1980, il produit dans les revues : L’Épatant, Pschitt Aventures où il livre quelques épisodes de Mexico Kid [9], Mondial Aventures avec Les Misérables d’après Victor Hugo [10]. Il se spécialise dans le dessin pour adolescentes dans Fillette, Fillette-Jeune Fille [11] devenu 15 ans avec Les confidences d’une 15 ans [12], J’ai 15 ans puis J’ai 15 ans et c’est pas triste [13].

Outre quelques travaux d’illustrations, Robert Gigi entre à Pilote dès le premier numéro du 29 octobre 1959 (il figure sur la fameuse photo « truquée » représentant l’équipe dans le n° 0) où il illustre un court récit historique en deux planches intitulé Jean Bart. Un autre court récit paraît dans le numéro 4 avant de retrouver Gigi dans le numéro 508…

En 1964, il collabore à Chouchou où il entreprend Gentil Clovis, Rodéo à Carson City, et Panique à Mammouth City.

Pour V.Magazine, il publie de nombreuses illustrations avant d’y créer en 1965 Scarlett Dream avec Claude Moliterni, dans le sillage de Barbarella de Forest. Il fait ainsi partie des pionniers de la BD « adulte » avec Forest, Crepax, Devil et Pellaert. Scarlett Dream est une héroïne sexy et dynamique dont les aventures oscillent entre récit fantastique et histoire d’espionnage ; Gigi lui donne un visage qui rappelle celui de Marlène Jobert. Après quelques années de repos, elle revient dans France-Soir en 1975 et 1976. Un premier album est édité en 1967 par Eric Losfeld, le suivant en 1972 par les éditions Serg, et quatre autres par les éditions Dargaud.

Décès de Robert Gigi

Dans la revue Francs-Jeux, influencé par les films de Kurosawa ou ceux de Kobayashi dans les années 50-60, il réalise de 1965 à 1977 Hito le samouraï, une série de romans illustrés à suivre. Cette série était une préfiguration de Ugaki le samouraï.

En 1968, toujours avec Moliterni, il crée chez Dargaud Orion le laveur de planètes pour la revue Phénix ; en 1969, il crée dans Pilote (numéro 508) la série Le Dossier des soucoupes volantes avec Jacques Lob ; en 1970, il débute, toujours avec son complice Claude Moliterni, la série Agar publiée dans le supplément italien du Corriere dei Ragazzi et en France dans le mensuel Lucky Luke (repris en albums chez Dargaud).

Pour le magazine hollandais Pep en 1971, il signe seul Ugaki le Samouraï qui sera publié en France dans Tintin puis dans Charlie Mensuel 2è série. Ugaki est un ronin qui a perdu son maître et qui cherche à le venger. Il va prendre part à la révolte chrétienne de Shimabara en 1638. La défaite de ces seigneurs chrétiens du sud du Japon va marquer surtout la fin des prérogatives des Daimyos, et la toute puissance du shogunat de Tokugawa. Deux albums de la série Ugaki ont été édités (initialement en 1980 et 1985) ; un troisième a été écrit mais jamais dessiné…

Dans les années 1980, Gigi enseigna la BD à l’école des Beaux Arts d’Angoulême. Après une courte histoire publiée collectivement en 1991 dans l’album Dessous Fripons, Robert Gigi se retira pour se consacrer à la sculpture et aux voyages.

Il reçut en 1969 le prix du meilleur dessinateur étranger au festival international de Lucca (Italie) et le prix Phénix de la recherche graphique, en 1970 le prix du Syndicat National des Dessinateurs de Presse du meilleur dessinateur réaliste, et en 1972 le prix de l’onirisme décerné par la N.C.S (National Cartoonist Society) à New-York.

En 1972, Stan Lee, le célèbre scénariste de la Maison des Idées, écrivait de Robert Gigi et Claude Moliterni en préface à l’album Scarlett Dream aux éditions Serg : "Depuis quelques années, et avec un enthousiasme grandissant, j’ai été agréablement impressionné par la production de la brillante équipe Robert Gigi et Claude Moliterni (Scarlett Dream - Orion, le laveur de Planètes - Agar et Zarra). En toute sincérité, je les considère parmi les plus imaginatifs et les plus innovateurs dans le domaine de la bande dessinée. Robert Gigi et Claude Moliterni sont incontestablement dans les premiers rangs de ceux qui ont contribué au renouveau de la bande dessinée en introduisant un nouveau style de vie. Pour cela, ils ont ma plus profonde admiration et pour cela, ils ont mérité le respect de leurs confrères."

Merci de nous avoir fait rêver au cours de cette longue carrière, Monsieur Gigi…

(par François Boudet)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

On peut se reporter au dossier et la bibliographie (plus complète) de Robert Gigi parus dans Hop ! numéro 70, mais également aux magazines Schtroumpfanzine n°34, Phénix n°12 (1970) et 18 (interview, 1971), Charlie n°34 (article de Guy Delcourt, 1985) et bien sûr l’album Rêves Ecarlates (Aedena, 1987).

[1Créé avec Derambure et Josse, cet atelier animé par Raymond Poïvet a confirmé les talents de dizaines de grands professionnels tels que Robert Bressy, Jean-Michel Chartier, Angelo di Marco, Philippe Druillet, Jean-Claude Forest, Robert Gigi, Paul Gillon, Marijac, Max Lenvers, Christian Gaty, Lucien Nortier, José Ribera ou Albert Uderzo.

[2Hop n°70.

[37 planches dans les numéros 33 à 39.

[4Deux récits au lavis parus du 27.8 au 1.10.1948.

[552 bandes parues en 1949.

[61949-50, 108 planches.

[71951, 18 planches.

[81950, couvertures au lavis.

[9Un western repris graphiquement à la suite de Guy Mouminoux ; Christian Gaty dessinera également quelques épisodes.

[1044 planches.

[11Avec des récits de 21 à 48 planches : L’Etonnante aventure de Marie-Christine, L’Enigmatique Madame Morgan, Prends garde Sophie, L’Ile des enfants perdus, Le Roman de la momie, etc.

[12124 pl.

[1338 pl.

 
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13 Messages :
  • Décès de Robert Gigi
    13 février 2007 10:54

    je voulais saluer la mémoire de ce remarquable dessinateur,hélas mésestimé... souligner la disponibilité et l’attention dont il savait faire preuve auprès d’apprentis dessinateurs...et dire combien cette personnalité discrète a accompagné l’émergence et la reconnaissance du médium bande dessinée en France...

    さようなら

    jccamano

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    • Répondu par jpr75 le 13 février 2007 à  16:39 :

      Encore un magnifique, mais modeste auteur qui disparait sans que cela bouleverse editeurs et libraires.

      Car j’ai beau chercher, je ne vois pas trop quels livres de Gigi sont encore présents au catalogue de leurs éditeurs. Les lectures d’Orion et d’Agar laissent pourtant (trente ans après ! )un souvenir plein de fraîcheur, d’élégance et de modernité.

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      • Répondu par ph le 15 février 2007 à  14:47 :

        Je venais juste de relire "Ugaki le serment du samouraï", trouvé en occase rue de la Roquette, justement le 6 février alors que je ne l’avais pas lu depuis sa publication dans Pilote autour de 1979-80, je pense. Le genre de hasards qui semblent vouloir dire quelque chose.

        Pour moi, ce qui reste aussi de Gigi, c’est cette façon de construire une histoire, à la fois très précisément documentée et stylistiquement adaptée à son sujet. par exemple cette bataille qu’on attend "naturellement" comme le point culminant de l’album, et qui ne vient pas, à laquelle le héros ne participera finalement pas, n’ayant connaissance de son issue que par un cauchemar. Finalement, il retrouve une esthétique narrative très japonaise, et je me demande bien où il a pu l’acquérir si ce n’est directement à la source.

        Quelle différence avec la série Kogaratsu (Bosse et Michets), qui je crois prend acte du précédent de Ugaki (c’est assez sensible dans le choix de ne pas traduire certains mots japonais qui avaient été détaillés par Gigi), mais ne parvient qu’à accumuler les abérations esthétiques et morales en croyant faire "esprit du guerrier".

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        • Répondu par pifou le 25 juin 2007 à  10:33 :

          bonjour,
          réagissant tardivement au décès de Robert Gigi, c’est par le livre qui lui fut consacré dans les années 80 que j’ai pu entrevoir diverses facettes de cet artiste.
          J’avais déjà lu dans Pilote (je lisais le Pilote des années 60 dans les années 80) les dossiers soucoupes volantes.
          J’avais également acheté le portfolio de 16 cp "samurai bushi" chez Aedena, qui aurait pu le relancer si cette dernière n’avait pas sombré, je pense.
          Robert Gigi, durant ma jeunesse besogneuse de dessinateur amateur (snif) fut celui, via ce fameux livre, qui me permit de m’exercer à dessiner les femmes, courbes et féminité du visage).
          Bref, comme je l’ai indiqué sur mon site, Robert Gigi semble avoir été mésestimé, mais sa production ayant été quantitativement moindre que beaucoup, ses séries avant gardistes à l’époque d’une bd encore pour la jeunesse, son nom n’est pas trop connu du grand public...mais avec l’engouement pour le Japon des dernières générations, peut-être redécouvrira-t-on Robert Gigi "en masse",

          malheureusement ce ne sera que post mortem.

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  • Décès de Robert Gigi
    13 février 2007 15:06, par Nicolas Barral

    Robert Gigi a été mon professeur à l’école des Beaux-Arts d’Angoulême dans le cadre de l’atelier bande dessinée, en 1988. Je crois qu’il aimait l’idée de transmettre à une nouvelle génération son savoir accumulé, ayant été lui-même, à son heure, un des disciples de Raymond Poïvet. Je me souviens de mon premier contact avec lui. Il parcourait mon dossier composé de choses plus ou moins présentables mais il m’a très gentiment dit : "Je pense que tu devrais t’en sortir." Cette phrase d’encouragement a été déterminante. A compter de ce moment, je ne pouvais plus tellement reculer, sauf à décevoir mon professeur.

    J’ai quitté Angoulême l’année d’après, mais j’ai gardé le contact avec mon ancien maître qui m’a reçu à quelques reprises dans son atelier parisien. Je le tenais régulièrement informé de mes démarches éditoriales plus ou moins fructueuses. Lui s’était mis à la sculpture. Un jour j’ai décidé de ne plus l’embêter. Je ne sais donc pas s’il avait suivi les derniers épisodes plus souriants de ma carrière.

    Gigi a été une des grandes figures de la BD. Il a été déterminant pour moi. Il fallait que je le dise.

    Salut, Robert.

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    • Répondu par François Boudet le 13 février 2007 à  16:15 :

      Merci de vos témoignages…

      Dans l’interview qu’il avait accordé à Louis Cance en 1996 (dans Hop ! N°70), voici ce que répondait Gigi à la question sur son enseignement à Angoulême :

      Enseigner la BD (c’est d’ailleurs un bien grand mot) à Angoulême (de 1983 à 1988) a été une expérience qui m’a beaucoup plu. Ca m’a « aéré » de la planche à dessin car je continuais la BD mais à un rythme plus détendu. Ca m’a fait connaître de jeunes dessinateurs et obligé de me mettre au courant des nouvelles tendances graphiques de la BD (à moins de passer pour un vieux « croûton » !). Et puis essayer de transmettre, mais surtout aider à accoucher de jeunes talents, c’est excitant. C’était aussi essayer de rendre à d’autres ce que Poïvet a pu m’apporter.

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  • Décès de Robert Gigi
    13 février 2007 20:09

    Robert m’a beaucoup conseillé et soutenu au tout début de ma carrière. Là, je suis très triste... :’-( Merci infiniment, f*

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  • Décès de Robert Gigi
    14 février 2007 06:43, par Ralph

    J’apprends avec tristesse le deces de Robert Gigi.
    Alors que je lui ecrivais que je trouvais une certaine similarite entre Orion et certaines illustrations de Moebius a l’epoque, il m’ avait repondu "...c’est une serie qui m’a beaucoup plu a dessiner. Peut etre y avait il dans l’air quelque chose que Moebius et moi avons su capter..."
    Robert Gigi est aussi l’auteur d’un article tres interessant sur l’Atelier 63 dans le cadre d’un Hommage a R.Poivet signe L.C."Hop" ? .
    Au revoir et merci a celui " ...qui depuis le debut de son adolescence...ne revait que d’etre peintre , de faire les Beaux Arts..."

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    • Répondu par Marc Rouchairoles le 14 février 2007 à  10:22 :

      Sur le site Poivet.net à la page "l’oeuvre"
      puis "en allant sur le site fait par la ville de Gravelines, cliquez sur l’article "l’atelier 63"
      écrit par Robert Gigi.

      Voir en ligne : Poivet et l’atelier 63

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  • Décès de Robert Gigi
    14 février 2007 09:35, par ch bailly

    Directeur de la publicité CITROEN dans les années 80 , j’ai eu , pour realiser le porte folio "les chevrons voient rouge " le grand plaisr de travailler pour les 10 planches de cet opus ,avec Monsieur GIGI. J’en garde un souvenir extraordinaire , celui d’un dessinateur illustrateur qui aurait dû être reconnu comme faisant partie des grands . Son appartement de la place des Vosges sa chaleur humaine , sa discretion ......Il me fit à l’époque l’amitié de m’offrir l’original du dessin . Encadré et en bonne place dans mon bureau , GIGI est toujours présent .
    Alors , amicalement , salut l’artiste ...et si tu vois HOKUSAI là où tu es , fais lui voir tes dessins , il les appreciera certainement .

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  • Adieu l’Artiste !
    9 novembre 2008 22:03, par Daniela de Montmartre

    Gigi,
    toi Géant de l’époque héroïque de la BD, qui nous avais tant et si bien guidé et inspiré, tu t’en est allé discrètement, à pas feutrés dirons nous, rejoindre tes rêves écarlates en nous laissant seuls et sans repères.

    Espérons que ton combat fasse germer de nombreux talents afin que ces derniers poursuivent ton œuvre civilisatrice, consistant à faire reconnaitre cette clé mésestimée à sa juste valeur.
    Celle d’un art majeur sans lequel le Cinéma ne serait rien ou si peu.

    Ceux qui apportent la lumière arrivent toujours trop tard et repartent toujours trop tôt.

    Tant de monde m’avait informé prématurément de ton décès, que je n’arrivais plus à les croire, espérant que tu finirais par l’emporter sur la longue et pénible maladie qui te rongeait, pour nous façonner d’autres immortels chefs d’œuvres.

    Tu nous offrais par ton exemple, l’espoir que le partage de la connaissance finirait par rendre l’Homme meilleur.
    Je ne sais pas si ce dernier le pourra si tu n’est plus là pour le guider mais j’espère que tout tes élèves ainsi que ceux qui ont pu rêver plus loin grâce à toi, accompliront ton œuvre bien au delà du temps.

    Ce n’est qu’un au revoir l’Artiste,
    Daniela toujours inconsolable depuis ton départ.

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    • Répondu par magalerieaparis le 30 septembre 2010 à  08:40 :

      L’atelier de Robert Gigi a été dispersé,sans tambour ni trompette(et sans écho sur actua BD)à Mayenne le 26 septembre 2010.Ses originaux vont pour la première fois (ré)apparaitre sur le marché de la Bande dessinée, les amateurs de belles illustrations et de planches magnifiquement composées pourront se consoler modestement de la disparition des bacs des libraires de l’oeuvre du grand oublié de l’histoire de la bande dessinée.Un hommage lui est rendu sur http://www.magalerieaparis.com

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  • Décès de Robert Gigi
    1er octobre 2010 16:28, par Alain

    Pour moi Gigi, c’est avant tout les 3 tomes des dossiers des soucoupes volantes. Adolescent, leur lecture m’avait captivé. Ayant perdu ma collection de BD de l’époque, j’ai pu retrouver d’occas ces 3 BD. Effet madelaine garanti, surtout avec les dessins de couverture de la collection "Histoires fantatisques". Se tenait fin septembre, la vente de l’atelier GIgi avec la quasi inégralité des planches de la série. J’ai pu en acheter quelques unes. Je n’ai plus qu’à ouvrir un musée. Gigi for ever !

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