Les éditions Xiao Pan nous avaient fait l’année dernière découvrir le jeune auteur chinois Benjamin avec deux albums, Remember, qui date de 2004, et Orange, inédit dans son pays. Elles nous proposent cette fois-ci une version révisée d’un album paru à l’origine en 2002, qui contient deux histoires en couleurs, deux en noirs et blanc, ainsi qu’une collection d’illustrations, le tout commenté par l’auteur.
Amours non-réciproques, artistes en devenir un peu paumés, jeunes filles en fleur, tout l’univers de Benjamin est déjà présent. Bien sûr, graphiquement, le résultat est moins éblouissant (loin d’être inintéressant pour autant, cela dit). Mais c’est justement ce qui fait le charme de ces histoires, comme si elles constituaient une sorte de répétition générale avant l’explosion de couleurs très maîtrisée que sont les albums suivants.
Les commentaires de Benjamin, ainsi qu’un « journal » des années 1999-2005, montrent que ce qui nous semblait être dans les deux précédents albums une vision des choses un peu post-adolescente était déjà là. On est souvent partagé entre le serrement de cœur (on est tous passés par là, après tout), et l’envie de secouer celui qui a écrit ces lignes.
One Day n’est probablement pas l’album de Benjamin à mettre entre les mains de ceux qui ne connaissent pas l’artiste. Pour les autres, le plaisir de découvrir une phase plus ancienne de son travail est indéniable.
(par François Peneaud)
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