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Natacha intégrale T1 – Panique à bord ! – Par Walthéry, Gos, Borgers et Wasterlain – Ed. Dupuis

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 3 juin 2007                      Lien  
Avec ce cycle d’intégrales, Dupuis met en avant l’une des héroïnes marquantes du {Journal de Spirou} des années 70. Une époque où la « féminisation » de la BD débutait et où une jeune génération de créateurs nés dans l’ombre des fondateurs de l’école belge, commençait à prendre son autonomie.

Le héros était une fille ! Trente ans après, il est difficile de s’imaginer le choc qu’a été l’apparition de Natacha dans Spirou : enfin une femme belle, clairement sexuée, indépendante et rebelle ! Jusque là, le modèle dominant était la Castafiore, Lady X ou Calamity Jane, une image qui renforçait l’idée qu’une fois éloignée de ses casseroles, une femme se transformait en dragon. Greg, dans Tintin, a été parmi les premiers à lancer des héroïnes (avec Comanche) et l’arrivée en nombre des femmes dans ces revues pour la jeunesse au début des années 70 (on les vit arriver auprès de célibataires endurcis comme Ric Hochet ou Michel Vaillant, ce dernier ne manquant pas, en bon conservateur, de passer la bague au doigt) est même devenue un effet de mode qui n’a pas manqué d’inquiéter les éducateurs. Mais Mai 68 et la Révolution sexuelle étaient passés par là : « En 1965, lorsque Greg devient rédacteur en chef [de Tintin], c’était devenu un journal plus violent, il y avait même un peu de sexe parce qu’on devait coller à la réalité des goûts du public » témoignait l’éditeur concurrent de Dupuis, Raymond Leblanc, le fondateur des éditions du Lombard en 1979.

L’autre choc, c’était ce jeune François Walthéry, moderne, hyper-doué, sorti du studio Peyo et qui assurait à la fois une continuité et un renouvellement à l’école franco-belge. Son dessin n’a pas pris une ride. Avec Salvérius, Wasterlain, Derib, Gos ou Roger Leloup, il représentait l’avenir.

Natacha, c’était aussi la mondialisation qui commençait à faire son œuvre. La découverte de destinations lointaines qu’on ne connaissait auparavant qu’au travers des… bandes dessinées. L’historien regardera avec intérêt ces charters à hélice avec des dossiers de bois, ces aéroports où l’on pouvait se promener la clope au bec, ces embarquements sans contrôle de sécurité paranoïaque, ces cabines de passagers sans ceinture de sécurité, et enfin ces hôtesses de l’air avenantes qui prenaient le temps de vous accueillir. C’était le bon temps !

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Cette intégrale comprend les trois premiers tomes de la série : Natacha, hôtesse de l’air (Sc. Gos), Natacha et le Maharadjah (Sc. Gos), La mémoire de Métal (Sc. Etienne Borgers), une histoire complète, Un brin de panique (sc. et dess. Walthéry) avec de nombreux bonus, interviews et dessins inédits.

Dupuis
 
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5 Messages :
  • C’était quand même une bimbo qui courait la jungle en talons hauts. La modernité à toujours eu ses limites dans la bd fronco-belge. Il n’y a guère que dans "La mêmoire de métal" que Tillieux l’a faite vraiment moderne.

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    • Répondu par Didier Pasamonik le 3 juin 2007 à  19:58 :

      Il faut contextualiser : dans ces années-là, une bimbo en mini-jupes dans Spirou, c’était "trash".

      Le coup des hauts talons est presque ironique. Elle participe à des bagarres homériques et jamais elle ne perd une chaussure ! C’est son super-pouvoir à elle !

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      • Répondu par BD75Paris le 3 juin 2007 à  22:17 :

        Une lecture des plus sympas. Mais pourquoi ne pas nous décrire ce que l’on trouve dans cette intégrale ? Y a t-il des bonus (histoires complètes, interviews, reprises de couvertures (il me semble que celle de cette intégrale figurait en couverture d’un hebdo Spirou, crayonnés) ?

        Seconde interrogation : au rythme où les intégrales se multiplient, qui va continuer à acheter les albums à l’unité ?

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        • Répondu par Didier Pasamonik le 4 juin 2007 à  08:24 :

          Vous avez raison. J’ai rajouté cette info en PS. Pour répondre à votre deuxième question : Quand vous avez la Pléiade, vous conservez rarement les versions en poche, à moins de les annoter sauvagement.

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          • Répondu par Ecureuil le 7 juin 2007 à  08:04 :

            Je vois mal un collectionneur se débarasser de ses éditions originales quand il achète une intégrale !

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