Né dans la Casbah d’Alger, Sid Ali Melouah débute, de 1968 à 1970, dans la première revue de bande dessinée algérienne, M’quidech. Diplômé en 1975 de l’académie d’art commercial de Copenhague, il se destine à la publicité. Mais à partir de 1978, il se consacre à la bande dessinée et au dessin de presse. On commence à le rencontrer dans plusieurs manifestations européennes de la BD et du dessin de presse.
C’est en 1982, qu’il entreprend son premier album publié en français, La cité interdite, également publié en arabe par l’Entreprise Nationale du Livre (ENAL). Il œuvre comme illustrateur de presse pour de nombreux supports dont le quotidien national El Moudjahid. Il reçoit en 1995, le Premio Caran d’Ache au salon de la bande dessinée de Lucca. En 1984, il pré-publie La secte des assassins dans Horizon, un album ensuite publié par l’ENAL et vendu au profit de l’Union des sourds-muets d’Algérie. En 1986, il réalise pour l’ONU un album destiné aux enfants du Maghreb : Le grand trésor.
Entre 1990 et 1993, il participe aux lancements des premiers journaux satiriques algériens El Manchar (« La scie ») et Baroud (« La poudre ») mais, menacé par les intégristes, il est contraint à la clandestinité. Son recueil publié en 1997, Les meilleurs moments d’El Manchar doit être publié à compte d’auteur car les éditeurs ont peur des représailles.
La même année, il entame les aventures de L’inspecteur Bounif pour Le Soir d’Algérie. Cible de plusieurs attentats dont il réchappe par miracle, il avait fini par se réfugier en France en avril 1997. On trouve sa signature dans Marianne, Le Nouvel Observateur, La Croix et L’Humanité. Son dernier album, Pierrot de Bab el Oùed, paru en 2003 chez l’éditeur algérois Limage, avait été exposé aux festivals d’Amiens et de Saint-Malo.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon : Sid Ali Melouah. Photo : DR
Merci à Patrick Gaumer