Genève, de nos jours. Pourquoi Genève ? Car la Suisse est l’un des rares pays d’Europe où il n’existe pas de monopole d’état sur le tabac. A Genève de nos jours donc, Antoine Châtel est venu abattre son patron, Charles Porter, le dernier nabab du cigare. Le jeune secrétaire particulier du capitaine d’industrie n’a pas l’occasion d’accomplir son forfait : le cadavre de Charles Porter baigne déjà dans son sang. Mais l’assassin de son patron n’a pas trouvé ce qu’il cherchait : les secrets de l’édification d’un empire vieux de près de deux siècles et qui a pu prospérer en dépit du régime communiste installé par les Castristes à Cuba. Antoine Châtel sait, lui, où se trouvent ces secrets. Il les emporte avec lui, poursuivi par les mystérieux meurtriers de son patron, mais aussi par la police. Ce faisant, il les en prend connaissance au fur et à mesure, et par un passionnant jeu de flash-backs, nous invite à découvrir la merveilleuse histoire des Coronas de Flor de Luna, l’un des meilleurs cigares du monde.
C’est l’une des bonnes trouvailles du catalogue Glénat de cette saison. On y retrouve le souffle de l’histoire qui animait les grandes sagas de la collection Grafica comme Les Maîtres de l’Orge de Jean Van Hamme et Francis Vallès, ou même l’histoire des Sambre de Yslaire. Le scénario de Boisserie et Stalner s’appuie sur une vieille ficelle éprouvée depuis Le trésor de Rackham le rouge, celui des allers-retours entre le passé et le présent. Il met en place la tension qui sous-tendra cette série en 7 tomes aux rebondissements multiples et qui raconte le fabuleux destin d’une lignée née d’un crime originel. Une facture classique formidablement servie par le dessin de Lambert et Stalner.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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