Nous avions en son temps réagi plutôt vivement à l’étrange question qui était celle de la première université de la bande dessinée à Angoulême : « Bande dessinée, bien ou mal culturel ? » . Nous avions exprimé notre étonnement devant ce choix, « quarante ans après qu’Evelyne Sullerot en ait fait une “antichambre de la culture” », car enfin, viendrait-il l’idée à quiconque de s’interroger sur la question de savoir si « la littérature », « la musique », « le théâtre », « le cinéma » ou même « la chanson » ou « le roman policier » étaient « un bien ou un mal culturel » ? Nous avions ressenti ce questionnement comme un dénigrement.
« Tout s’est bien passé »
En outre, nous émettions quelques réserves sur la méthode d’organisation du colloque, notamment le rôle assigné à Harry Morgan (responsable de cette publication et de la synthèse finale), un « spécialiste » à nos yeux discrédité par ses prises de position partisanes et un travail entaché par un manque de rigueur récurrent, en dépit d’un épais vernis d’esprit de sérieux. Nous étions enfin surpris et un peu scandalisés par le prix exigé aux participants (entre 400 et 600 euros par personne !) pour un programme aussi peu convaincant.
Jean-Marie Compte, le directeur du Centre national de la bande dessinée et de l’image (CNBDI) avait alors réagi sur notre forum. Il nous apprenait que cette université avait réuni « une trentaine de participants » et que « Quoi qu’il en soit, tout s’est bien passé. Merci. » Il marquait son incompréhension vis-à-vis d’une attitude (la nôtre, sans doute, et celle de quelques intervenants sur notre forum) « … qui consiste à fusiller par avance une initiative qui n’a pas ou plus d’équivalent, et à dénigrer ce qu’il est dans les missions du CNBDI d’organiser, pour faire avancer un tant soit peu les réflexions sur le présent et le devenir de la bande dessinée. »
Même si Jean-Marie Compte considère que la faiblesse du nombre de participants (une trentaine dont Lewis Trondheim qui a « bien acquitté ses droits d’inscription ») « a moins d’importance, dans ce type de rencontre, que la qualité des débats et la pertinence des interventions », elle apparaît quand même comme un aveu d’échec, impression que la lecture des actes du colloque n’efface pas, malgré la mine d’autosatisfaction que l’on se doit d’afficher dans ces circonstances.
« En ce qui nous concerne, nous attendrons sagement que les actes du colloque soient publiés », écrivions-nous après avoir exprimé notre circonspection à l’endroit de l’université d’été de Saint-Yrieix sur Charente.
Une question évitée
Les participants de l’université avaient-ils honte de la question « Bande dessinée, bien ou mal culturel ? » ? On pourrait le croire vu l’application avec laquelle ils ont évité d’y répondre. On nous fait un « bilan historique » qui s’arrête prudemment en 1970, une analyse des pratiques culturelles de la BD, un exposé sur l’enseignement de et par la bande dessinée, une situation de l’édition, une réflexion sur le statut de l’auteur, une analyse du lectorat et une histoire et situation de la critique. Mais à part dans les débats, et encore, de façon quasi allusive, le thème du bien et du mal de la bande dessinée n’est pas évoqué. Étrange, non ? Déjà un intervenant sur notre forum qui prétendait avoir participé à la manifestation (gratuitement, ce qui ne laissa pas de nous étonner) se défendait en soulignant que celle-ci « n’avait pas pour vocation d’être "grand public" » et que « le titre était une provocation volontaire ». Si c’était une « provocation », elle était ratée puisque personne n’y a répondu.
Cet évitement s’explique peut-être par la lecture de l’introduction que le directeur du CNBDI donne aux Actes, en citant un article d’Emmanuel Wallon de la revue Esprit sur « L’accès aux œuvres et les industries culturelles » : « Sous peine de se complaire en simple consommateur, il s’agit pour chacun d’accroître sa compétence de récepteur, et pas uniquement ses aptitudes d’amateur ou ses connaissances d’honnête homme. Vantée dans tant de discours, ravalée dans trop de budgets, la pédagogie de l’art doit y contribuer… » [1] Jean-Marie Compte, qui est à n’en pas douter une personne honnête, semble être préoccupé non pas par la question, mal posée, du « bien » ou du « mal culturel », mais par « la pédagogie de l’art », un sujet qui cadre un peu mieux avec les missions de son institution. Voyons comment nos intervenants y répondent.
Harry Morgan dans ses œuvres
Les lecteurs d’ActuaBD n’ont pas manqué d’exprimer leur étonnement devant les charges, plusieurs fois engagées [2], à l’encontre des travaux d’Harry Morgan. S’agissant d’études complexes et anciennement parues, nous n’avions pas pris, jusqu’à présent, le soin de détailler nos préventions. L’article de Morgan, rapporteur du colloque, étant paru dans ces actes et y figurant en première place, nous en donne l’occasion.
Personnellement, je ne connais ce M. Morgan que par ses écrits. Je ne lui ai, je crois, jamais adressé la parole et il n’a jamais rien écrit sur moi. Je n’ai donc aucun contentieux personnel à régler avec lui. En cherchant un peu, on découvre qu’Harry Morgan est un pseudonyme, que celui qui le porte est, c’est important de le préciser, dessinateur de bande dessinée, romancier et traducteur de l’anglais à ses heures. Il a fait son service militaire en 1985 avec Lewis Trondheim (un autre pseudonyme). Devenu journaliste pour les Cahiers de la bande dessinée, à cette époque dirigés par Thierry Groensteen, Morgan provoqua - c’est ce que rapporte la légende - la rencontre de l’auteur de Lapinot avec Jean-Christophe Menu et Thierry Groensteen au colloque de Cerisy en 1987. Morgan est aujourd’hui membre du comité de rédaction de la revue 9ème art créée et longtemps éditée par Thierry Groensteen. Il est l’auteur, avec Manuel Hirtz, d’un « guide des ouvrages consacrés à la bande dessinée » (éditions PLG), Le petit critique illustré et d’une somme théorique sur la bande dessinée, Principes de la littérature dessinée (aux éditions de l’An 2, dirigées par Thierry Groensteen) à propos desquels nous nous avons déjà eu l’occasion de nous exprimer. Cette présentation est nécessaire pour mieux comprendre les ressorts de son article introductif aux actes de cette université 2006, une étude intitulée « Les discours sur la bande dessinée. Bilan historique 1830-1970 ».
Un bilan historique, vraiment ?
Comme on peut le constater, le titre de l’article définit strictement le champ de l’étude dans le temps en l’arrêtant à 1970. Or, à sa lecture, on s’aperçoit rapidement qu’il dépasse allègrement ces limites en évoquant la critique au-delà des années 1980, et même jusque dans les années 2000 puisqu’il y est question d’une « avant-garde », d’une interrogation prospective (« quel discours pour la BD ? ») et des « attitudes souhaitables » pour l’étude de la bande dessinée à l’avenir.
L’article a deux parties : Les origines du discours sur la bande dessinée (partie I) et Le grand gel (partie II). La première section débute par une jolie citation de Rodolphe Töpffer qui rend hommage à son inspirateur, l’illustrateur anglais William Hogarth, et qui énonce avec finesse les caractéristiques de la « littérature en estampes ». Les analyses qu’en tire Morgan ne sont pas dénuées de sens, mais nulle part dans son article, ses longues citations ne sont appuyées sur une note en donnant la référence, ce qui rend difficile la vérification de la justesse et de la pertinence des sources. Après une évocation émerveillée de la prescience de l’auteur genevois, Morgan balaie en moins de cinq lignes les expressions critiques sur la BD qui lui succédèrent, signées Georges Bataille, Jean Paulhan ou Georges Sadoul quand même, et précédant « le fameux article de Pierre Strinati dans “Fiction”, en 1961, qui donna naissance au Club des bandes dessinées et qui est généralement considéré comme l’acte de naissance de la bédéphilie » (considéré par qui, dans quoi ? Le lecteur n’a qu’à le savoir). Un raccourci historique de deux siècles et demi quand même un peu rapide… Mais, soit.
Morgan passe ensuite, sans crier gare, aux « ambiguïtés du discours fanique » [3] dans une esquisse historique des premiers travaux de la critique de bande dessinée, dont il accepte qu’elle avait avant tout à mener bataille (gagnée, nous semble-t-il) contre les préjugés des éducateurs. Mais il ne manque jamais de souligner avec une relative cruauté les erreurs et les travers de ses prédécesseurs (avec un assaut renouvelé de néologismes : documentalisme, encyclopédisme… ) sans prendre jamais le soin de contextualiser leurs travaux dans leur cadre ou leur époque. Pourtant, produits en général par des non-scientifiques, ils étaient élaborés sur la base d’un corpus inexistant. Rappelons que dans les années soixante, les revues de bande dessinée de la Bibliothèque nationale de France étaient régulièrement jetées à la poubelle pour faire de la place et que la Bibliothèque royale de Belgique s’était fait dérober des collections entières d’illustrés sans que personne ne s’en inquiète...
Moliterni en tête de Turc
Avec un plaisir non dissimulé, Morgan épingle (et ce n’est pas la première fois) Claude Moliterni, alors éditeur chez Dargaud et grand activiste de la promotion de la bande dessinée dans les années 60 et 70, pour ses « déséquilibres et ses lacunes », alors que le co-fondateur du Festival de la BD à Angoulême, essayait simplement d’élargir, de manière empirique et sans vraiment de méthode, l’étude de la bande dessinée aux créations étrangères à une époque où cela ne se faisait guère. Moliterni avait constitué un véritable réseau de correspondants dans le monde entier, des États-Unis au Japon, en passant par le Brésil, l’Algérie, ou l’Argentine. Ainsi, Morgan lui reproche d’ignorer le manga : « Des littératures entières ont été négligées par la production fanique d’expression française, par exemple le manga, dont Claude Moliterni nous proposait en toute modestie (dans Phénix n°21, en 1972) une « petite histoire » en… 6000 signes, d’après une documentation envoyée par Kosei Ono ! » (P.21)
Mauvaise pioche : même si l’on peut reprocher à Moliterni une propension à s’approprier le travail des autres et, dans ce temps-là, à chercher à tout ramener à lui, force est de constater qu’il est le promoteur de l’un des premiers articles sur le manga en France (certes avec l’aide du spécialiste japonais de BD Kosei Ono), et ceci dès 1972, alors que les meilleures encyclopédies en ignoraient tout. Mieux : Moliterni avait fait appel pour rédiger la notice sur les mangas dans son Histoire de la bande dessinée mondiale (1980) au même Kosei Ono et à… Osamu Tezuka lui-même ! Qui pouvait prétendre à mieux ? [4] Rappelons aussi que l’essai précurseur de Thierry Groensteen, L’Univers des mangas, très inspiré du livre de Frédéric L. Schodt, Manga, Manga ! The world of Japanese Comics (1983), date seulement de 1991, soit une dizaine d’années après ce premier défrichage de la bande dessinée japonaise. Rappelons aussi que M. Morgan consacrait quant à lui, dans un opuscule sur le cinéma et la bande dessinée daté de 1990 [5], seulement une demi-colonne aux mangas et à l’animation japonaise dans un volume qui ne comportait pas moins de 280 pages !
En ce qui nous concerne, nous avons déjà eu l’occasion d’exprimer dans nos colonnes [6] le plus grand respect que nous inspire le travail de ces passionnés et leurs activités « faniques ».
Contre-vérités et autres coquecigrues
Ces règlements de compte dépassés, M. Morgan reconnait néanmoins les apports de l’historien américain David Kunzle. Heureusement, car cet auteur, produisit, dès le début des années 1970, une brillante étude sur les origines de la bande dessinée, allègrement exploitée par ses successeurs francophones depuis. Il considère aussi –sans vraiment chercher d’appui à sa thèse- que l’étude sémiologique de la bande dessinée à la mode dans les années 1970 était désormais « clairement inadaptée » à son objet. Pourquoi ? On se le demande. Il donne en exemple, à l’appui de sa surprenante affirmation, une critique de Jan Baetens à propos de l’ouvrage de Jean-Paul Gabilliet sur les comics, Des comics et des hommes, alors que la thèse de cet auteur ne procède pas de la sémiologie, mais bien de l’histoire culturelle. Étonnante confusion !
La deuxième partie, très déséquilibrée par rapport à la première, sort complètement du champ de l’étude que l’article s’était fixé : après un dénigrement de l’usage pédagogique de la bande dessinée « instrumentalisée comme un outil […] propre à plaire aux enfants », qualifiée même de « lubie » (pourquoi ? On n’en sait trop rien), il revient à une dénonciation - justifiée - de la commission de censure de la Loi de 1949, mais qui n’a pas sa place ici, puis aux « périls du sociologisme » pour parler, vieille antienne, de la façon sommaire et stéréotypée dont les médias abordent le domaine de la bande dessinée (là non plus sans contextualisation d’aucune sorte). Puis, il passe brusquement, comme s’il y avait un lien, sur « la persistance des vieux défauts » du « fanisme », dont il constate « le triomphe », dénonce le « populisme » et son « anti-intellectualisme » [7], pour mieux aboutir à une prétendue « avant-garde » dont « L’éprouvette de Jean-Christophe Menu », le Bananas d’Evariste Blanchet et le Comixclub de Big Ben et Jean-Paul Jennequin » seraient les étalons canoniques ! Morgan mentionne objectivement que cette notion d’avant-garde est « sujette à caution dans un domaine où après tout il n’existe aucune définition claire de l’académisme ». Qu’attend donc notre critique omniscient pour nous en livrer une ?
« Avant-gardes bédéiques »
Mais en dépit de l’objection qu’il avance lui-même, il affirme que « la production manifestaire des avant-gardes bédéiques » (tout ça pour parler du pamphlet « Plates-bandes » de Jean-Christophe Menu) s’est faite agonir d’injures [8] par « les gardiens du troupeau » (il parle ici des membres de l’Association des journalistes et des critiques de bande dessinée et sans doute de votre serviteur), ce qui ne se vérifie en aucune façon.
L’article se conclut par deux paragraphes intitulés « Quel discours pour la BD ? » et « Attitudes souhaitables ». Dans le premier, il continue à larmoyer sur les faiblesses du discours sur la bande dessinée en évitant de répondre, une fois de plus, à la question qu’il s’était lui-même posée ; dans le second, il suggère « quelques remèdes au gel des discours sur la bande dessinée », à savoir la réédition des classiques de la bande dessinée (ce qui se fait depuis des années dans la plupart des maisons d’édition qui se respectent) ; un appel à la collaboration des auteurs comme premiers théoriciens de leur pratique (Scott McCloud ou Will Eisner y ont pensé avant lui, c’est bête, hein) et trois « attitudes méthodologiques » : une explication de la planche, comme dans une explication de texte, en s’appuyant sur les archives de son élaboration (crayonnés, etc) ; la mise en place de ponts avec les autres arts du récit ; et enfin la création d’une nouvelle discipline, la « stripologie » (sic), avec des outils conceptuels adaptés. Au contraire de son confrère Thierry Groensteen, il considère la Fantasy comme un sujet d’étude acceptable.
Qu’apportent finalement ces considérations que l’on peut simplement qualifier d’élucubrations ? Pas grand-chose. Ce n’est en aucun cas un travail historique comme le titre nous le laissait entendre. Ce texte introductif aux Actes de cette université d’été est par ailleurs davantage une profession de foi que le développement d’une interrogation initiale. C’est enfin une vision de la bande dessinée dénuée de tout contexte, qu’il soit historique, sociologique ou même économique. Car enfin, le premier responsable de la faiblesse de la critique de bande dessinée n’est-elle pas l’absence d’un public assez large pour la consommer ? La prose de M. Morgan nous apparaît au final et paradoxalement comme une production « fanique » digne de celle qu’il dénonce, et dont l’objet ne serait pas la bande dessinée elle-même mais son discours, observé ici avec le regard du collectionneur plutôt que du savant. Dommage.
Approximations et bévues
Si le lecteur a envie de poursuivre, il tombera sur la retranscription d’une table ronde sur « Le statut culturel de la BD » animée par Jean-Philippe Martin, avec comme participants le scénariste espagnol et professeur de français Antonio Altaribba, le spécialiste anglais Paul Gravett et le directeur artistique du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême Benoit Mouchart. Je ne m’étendrai pas sur ces débats de spécialistes qui sont dans ces cas-là, pour utiliser le mot de Jean-Paul Sartre, « au plus bas d’eux-même ». On y apprend que la France jouit d’une espèce d’ « exception culturelle » dans la considération que l’on porte à la bande dessinée dans ce pays. On s’étonne juste des chiffres qui sont avancés par Benoit Mouchart, qui affirme que le ministère français de la culture a consacré « 4,5 milliards d’euros au cinéma et 4,5 milliards d’euros à la bande dessinée en 2006 » alors que la très sérieuse société d’étude Gfk considère que le chiffre d’affaires total de la bande dessinée en France est seulement de 398 millions d’euros en 2006 [9] ! Ces chiffres sortis de nulle part et ne correspondant à rien sont-ils le fait d’une inattention, d’une mauvaise retranscription ou d’une mauvaise relecture ? La question se pose néanmoins : à quel genre de spécialistes de bande dessinée avons-nous affaire ?
On lira avec intérêt les réflexions sagaces de Gilles Ciment sur « la pratique culturelle de la bande dessinée », qui s’appuie essentiellement sur des enquêtes de l’INSEE, mais qui ne révèle rien d’exceptionnel. À lire aussi, les expériences de Gérald Gorridge en ce qui concerne l’enseignement de la bande dessinée. Une « situation de l’édition » par Jean-Pierre Mercier, qui constate l’explosion de la production des nouveautés ces dernières années en utilisant les chiffres de Gilles Ratier, mais en omettant néanmoins de le citer. Une table ronde sur les rapports entre les éditeurs et les auteurs avec Edmond Baudoin, Corinne Bertrand (alors éditrice chez Dupuis), Jean-Luc Fromental (éditeur de Denoël Graphic), Jean-Louis Gauthey (éditeur de Cornélius), Fabrice Neaud et Philippe Ostermann (éditeur chez Dargaud) qui, à part une passe d’arme entre Dargaud et Cornélius, se solde par un échange de propos aimables. Et enfin, un compte rendu du sociologue François Hersent sur la lecture de la bande dessinée en France aujourd’hui, qui ne livre lui non plus rien de fondamental, mais qui a l’intérêt de contextualiser la bande dessinée dans la consommation culturelle des jeunes et d’élaborer des pistes méthodologiques pour les enquêtes à venir.
On regrette que certaines interventions aient été écartées des actes, mais on ne regrette pas la conclusion que tire Harry Morgan de cette université d’été : « Il semble donc que, pour le meilleur ou pour le pire, la BD reste une affaire de "fans" ». Fort heureusement !
Souhaitons que l’université 2007, dirigée par l’historien Pascal Ory, dont nous connaissons le sérieux et l’intelligence, ne tombe pas dans les mêmes travers. Nous recommanderions aussi aux organisateurs de réunir au préalable un comité scientifique pluridisciplinaire qui réfléchirait à la question posée lors de la prochaine édition.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Les Actes de l’Université d’été de la bande dessinée sont édités par le CNBDI (121 route de Bordeaux - 16023 Angoulême Cedex - Tel : 05 45 38 65 65) au prix de 15€.
Photos : © Didier Pasamonik
[1] Esprit, Mai 2004.
[2] Lire l’article sur ActuaBD, La bande dessinée et ses guides, mais aussi « Le Combat ordinaire de la critique de bande dessinée » dans Suprême Dimension N°10, novembre 2006.
[3] M. Morgan adore forger des néologismes, comme le mot fanisme pour désigner les pratiques des fans de BD, la purite pour désigner la pratique de ceux d’entre eux qui exigent une définition fermée de la BD, la passéite, la restrictivite, ou encore le sociologisme, désignant d’autres de ces catégories dans des termes le plus souvent méprisants.
[4] Lire à ce sujet l’article dans le Spécial Manga de Suprême Dimension (Hors série été 2007, toujours actuellement en kiosque) : Heureux comme le manga en France, qui retrace la façon dont la bande dessinée japonaise a été perçue dans nos contrées dans les années 1970 jusqu’aux années 1990.
[5] Cinéma et bande dessinée, sous la direction de Gilles Ciment (Corlet / Télérama, 1990).
[6] Lire sur ActuaBD notre article Bande dessinée : collection et patrimoine culturel.
[7] Occasion pour dénigrer cette fois Henri Filippini et régler ses comptes avec les éditions Glénat qui ont eu la malencontreuse idée d’arrêter les « Cahiers de Groensteen » - dixit Morgan, apparemment vécus comme un « âge d’or » de la critique.
[8] Alors que les injures, jusqu’à nouvel ordre n’émanaient que de son champion en « avant-garde manifestaire bédéique ».
[9] Lire notre article du 16 janvier 2007 : « La bande dessinée championne des ventes en librairie en 2006, selon GfK ».
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