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Quai des Bulles à Saint-Malo : un festival d’auteurs

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 27 octobre 2007                      Lien  
Outre le Festival d’Angoulême et Japan Expo, de nombreux festivals de BD animent le petit monde de la BD tout au long de l’année. On en dénombre près de 300. L’un d’entre eux, « Quai des Bulles » à Saint-Malo, jouit d’une réputation flatteuse.
Quai des Bulles à Saint-Malo : un festival d'auteurs
De G. à Dr : Nicoby, Joub et Pépito, quelques-uns des organisateurs de Quai des Bulles
Photo : D. Pasamonik.(L’agence BD)

Dans l’équipe qui organise le festival, nous rencontrons le dessinateur Joub, auteur de BD (on lui doit notamment Geronimo avec Etienne Davodeau chez Dupuis). Il raconte : « Quai des Bulles existe depuis un peu plus de quinze ans, mais le festival de bande dessinée à Saint-Malo quant à lui en est à sa 27ème édition. La particularité de notre festival, c’est que notre équipe d’organisation est majoritairement constituée d’auteurs. On trouve à l’origine Alain Goutal, Jean-Claude Fournier, Dieter… Aujourd’hui, on y trouve Lucien Rollin, Davodeau, Joub, Nicoby, Michaël Legalli, Jean-François Miniac ou encore Joe G. Pinelli.  » Ce sont d’abord des auteurs de la région, mais aussi du grand Ouest.

Les deux faces du festival

Le festival a ses deux faces, traditionnelles dans un festival de BD classique : une partie commerciale avec les dédicaces qui se situe sur les quais dans l’Espace Dugay-Trouin ; et une partie expositions au Palais du Grand Large, sauf pour certains sujets prestigieux, comme l’hommage à Thorgal cette année qui a lieu dans la chapelle Saint-Sauveur et qui se destine à être prolongée au-delà du festival.

Le bureau des organisateurs : Concentrés.
Photo : D. Pasamonik.(L’agence BD)

Parmi celles-ci, une remarquable expo Jean-Louis Mourier (le dessinateur de Trolls de Troy), une expo Loisel/Tripp pour Magasin Général, une expo Bruno Pilorget, une expo Faust (l’album "perdu" de Raymond Poïvet et Rodolphe), une expo en partenariat avec France Info, Le jour où…, une expo BD Jazz et musique : Nocturnes, une expo Cyril Knittel, une expo Paroles de sans papiers… A cela s’ajoutent les animations, notamment autour de Zoo, dans laquelle Frank Pé fait une fresque pendant que Philippe Bonifay raconte l’histoire…

L’inévitable inauguration. De G. à Dr. : Guillaume Sorel, qui a illustré l’affiche cette année, Grzegorz Rosinski, Didier Le Goujan (Conseil Général) Alain Goutal et le maire de Saint-Malo René Couanau
Photo : D. Pasamonik.(L’agence BD)

Des « contes à bulles »

Précisément, Quai des Bulles a la particularité de proposer des « contes à bulles » pendant lesquels un dessinateur dessine pendant que l’on conte l’histoire avec un accompagnement musical. Quelque chose comme les concerts de dessins angoumoisins ? Joub écarte tout idée de polémique à ce sujet : « Cela fait plus de dix ans qu’on la pratique à Quai des Bulles. Angoulême est ce qu’il est : c’est la représentation nationale par rapport à la bande dessinée. On ne fonctionne pas par rapport à eux. On essaie de ne pas trop grossir, surtout pour le public. Il se fait que pendant la période à laquelle on fait le festival, on est limité au niveau de la surface, physiquement. On ne va donc pas étendre des centaines de mètres de bulles pour accueillir les exposants. Le palais, pareil. On essaie de privilégier la qualité, notamment des expositions, on est réputés pour cela. Nous avons entre 30 et 40.000 visiteurs sur deux jours et demi. Nous aimerions seulement développer un petit plus le côté international. »

Sur le stand Glénat : Didier Convard et Jean Pacciuli
Photo : D. Pasamonik.(L’agence BD)

Eviter le gigantisme

Bâti au départ, comme Angoulême, autour d’une association de Loi 1901 (une association sans but lucratif) avec un bureau et un comité d’organisation à la fois composés d’auteurs et de personnes de la société civile, ce festival n’a pas de « tête », il fonctionne toujours en collégialité. Son équipe comprend de quinze à trente personnes qui décide de l’éditorial. « L’ego des auteurs est suffisamment grand pour que l’on n’ait pas envie d’avoir un chef » nous dit Joub. Quand il s’agit de faire le pingouin devant les institutionnels, c’est un ancien qui s’y colle, aujourdhui, Alain Goutal. « Mais c’est la dernière année », annonce-t-il .

Le héros du jour, Rosinski, avec son éditeur François Pernot, patron de Dargaud-Lombard
Photo : D. Pasamonik.(L’agence BD)

Signe que ce festival revêt toute son importance : le fait est que la plupart des décideurs de la BD franco-belge sont là : François Pernot, le patron de Dargaud-Lombard, Louis Delas, PDG de Casterman, Jacques Glénat, Guy Delcourt, Jean Wacquet, DG de Soleil… Joub ne s’en étonne pas : « C’est une des particularités de Quai des Bulles : la plupart des grands éditeurs s’y déplacent avec leur staff. Nous invitons entre 60 et 80 auteurs. Les éditeurs en invitent, en plus, 300. On a jamais ou très rarement des refus en raison du cadre de Saint-Malo. Il y a beaucoup de rencontres et de projets qui naissent et se développent à partir d’ici. »

Effectivement, la convivialité est le maître-mot de ce festival sympathique. Financé en grande partie par la Ville de Saint-Malo qui égrène de nombreux autres évènements tout au long de l’année : Étonnants voyageurs ou La Route du rhum…, il est devenu un incontournable dans le paysage de la bande dessinée franco-belge.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Le programme complet et le site du festival

Lire aussi : Quai des Bulles fête les 30 ans de Thorgal

En médaillon : Dans la Chapelle Saint-Sauveur, une formidable rétrospective Thorgal. Photo : Arnaud Claes (L’Agence BD).

Le festival a lieu jusqu’au dimanche 28 octobre 2007. L’exposition Thorgal jusqu’au 11 novembre 2007.

 
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3 Messages :
  • Festival surfait, Quai des bulles est très cher !
    Le prix d’entrée probihitif, l’organisation des dédicaces, pour preuve beaucoup moins de monde cette année. Les gens se lassent. Restent les expos.. c’est peu... !

    Répondre à ce message

    • Répondu par Michel Dartoche le 3 novembre 2007 à  00:24 :

      est belle !

      Répondre à ce message

    • Répondu par Pépito le 6 novembre 2007 à  09:04 :

      Festival surfait : le festival surfait sur la vague du succès. Quai des bulles est très cher : au coeur des passionnés de BD sûrement ! Le prix d’entrée prohibitif : c’est pour les chasseurs de dédicaces, prendre le risque de quelques heures de queue pour ne pas obtenir la dédicace souhaitée à ce prix c’est décourageant, l’organisation des dédicaces est faite par les éditeurs/libraires, pour preuve beaucoup moins de monde cette année : des chiffres des chiffres !!!. Les gens se lassent : des gens aigris sûrement ! Restent les expos.. c’est peu... ! ben c’est à dire que les visiter au pas de charge pour faire la queue devant les stands des libraires dans l’attente d’une hypothétique dédicace, laisse à croire que c’est peu, mais en prenant le soin de voir ce que les auteurs nous offrent au regard, c’est pas si mal et c’est même un sentiment largement partagé fort heureusement pour les auteurs et les organisateurs, dont je fait partie. Une fois de plus le courage est absent de cette critique "constructive" puisque vous n’avez pas pris soin de signer votre message. Cela dit l’ensemble de l’équipe et moi même tiendrons compte de vos remarques qui nous ferons avancer et mettre en place un festival digne de ce nom. Merci !!!

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