Funaki, enfin libre de ses mouvements, décide de se racheter en donnant un coup de main à la clinique Minatoro. Au même moment, un de ses anciens employés fait son apparition avec une requête plutôt étonnante : le jeune homme, prénommé Sean, a besoin d’un faux certificat de décès afin de disparaître face à l’organisation criminelle qui veut sa peau.
Quelques jours plus tard, Sean est retrouvé mort, gisant dans la rue suite à de nombreuses blessures. Yû, certain qu’il s’agit d’un règlement de compte, décide de faire éclater la vérité au grand jour... mais les représailles se font de suite ressentir...
Trafiquants d’organes, Yakuzas ou encore flic douteux sont tous au rendez-vous. Arrivée à mi-parcours du dénouement (la série est terminée en 6 tomes), La Main droite de Lucifer fait partie de ces seinen qui se lisent d’une traite sans faillir, tenant le lecteur en haleine par ses nombreux retournements de situation.
Yû Katsumi, le héros de l’histoire, obstiné mais individualiste, rabat quelque peu son ego, faisant fi de son passé peu glorieux. Ici, une fois encore, il fait face à tous les dangers et se retrouve malgré lui kidnappé à force de défendre la veuve et l’orphelin. Commence une véritable descente aux enfers pour le pauvre docteur Yû qui n’en menait déjà pas large suite à son crime déroulé en Afrique des années plus tôt... Force est de constater, cependant, avec quelle habileté il se surpasse et se remet en question.
Une des particularités majeures du talent de Naoki Serizawa consiste à créer une atmosphère d’un réalisme surprenant : séquences qui défilent à cent à l’heure, protagonistes accablés par la vie mais qui recherchent toutefois un second souffle pour s’en sortir... et que dire des gueules patibulaires des méchants, plus emblématiques les unes que les autres !
Son dessin s’embarrasse peu d’artifice et définit ses personnages avec précision et finesse pour mieux se concentrer sur leurs émotions extrêmes.
Dénonçant la vacuité et le sentiment d’inconfort que suscite notre société, Naoki Serizawa interpelle et aborde son récit avec la rage au cœur tout en permettant au lecteur de passer un agréable moment.
(par Marc Vandermeer)
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