Ah, ces foutus Vikings qui mettent à sac les monastères des côtes irlandaises ! Comment lutter contre ce fléau ? Eh bien, en les évangélisant. Tel est le plan diabolique mis au point par l’Église pour lutter contre les Fomoirés : tenter de les convertir, en attendant de convaincre le Haut Roi de réunir ses troupes pour aller les massacrer. Mais avec neuf chances sur dix d’être directement passé par l’épée, quel moine sain d’esprit irait à la rencontre de ces barbares ? Avec de tels pronostics ce serait stupide d’y envoyer des hommes d’Église renommés, autant donc y expédier la lie de toute la communauté ecclésiastique. Sept moines, chacun touchés par l’un des sept péchés capitaux, pour éviter le bûcher, acceptent donc cette mission et s’en vont tenter de convertir ces païens. Y parviendront-il ?
Voici un épisode de cette saga qui non seulement propose une vrai histoire intelligente et originale mais qui, en plus, possède un vrai lien avec le fameux chiffre de cette série. Car les sept moines sont chacun atteints par l’un des sept péchés capitaux tels qu’énoncés par les textes bibliques.
Ce quatrième album est donc particulièrement bien ficelé d’un point de vue scénaristique par l’auteur de Capes et de Crocs Alain Ayroles. Il pimente son récit d’un humour provoquant (à l’égard de la religion notamment), comme on peut le ressentir avec cette fascination progressive des Vikings pour ces moines tellement imparfaits. Enfin, en dehors de celui affecté de paresse, dont le rôle est un peu en retrait par rapport aux autres, chacun des moines trouve sa place au sein du groupe et se défend d’apporter un réel impact dans le déroulement des évènements.
Un humour qui se retrouve aussi dans le trait classique et relâché de Luigi Critone. Ses moines ont chacun leurs tronches facilement reconnaissables, en lien avec le péché qu’ils incarnent. En plus d’une transcription réussie de ses personnages, Critone nous offre de très belles planches décrivant l’Irlande du IXème siècle. Une qualité graphique appuyée par les couleurs de Lorenzo Pieri.
Après les Sept Voleurs et Sept Pirates, relativement décevants, on craignait un peu la suite. Avec ce Sept Missionnaires, on se réjouit de voir que le concept fonctionne et qu’il est possible de concevoir une vraie histoire autour de ce chiffre fétiche.
(par Olivier Wurlod)
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