C’était lui, le leader, fondateur, compositeur du groupe. Au bout de quelques années, Syd Barrett a basculé. Excès de LSD, plongée dans un monde parallèle, incapable de jouer sur scène, ingérable au quotidien. Pourtant, Syd a été capable de sortir deux albums solo avant de sombrer définitivement, relégué à une vie végétative chez sa mère...
Troisième volume de la collection Rock Odyssée, cet épisode-clé du Pink Floyd première manière a marqué l’histoire du rock. Un destin fascinant, pathétique, un gâchis monumental pour un créateur britannique relégué au rang de légende maudite.
Les auteurs italiens, armés d’un trait comics nerveux et sensible, livrent un album efficace, tendu, qui montre très bien la réalité humaine du groupe : jusqu’à la limite, les autres membres du Floyd ont tenté de l’aider, de le soutenir. Gilmour, devenu ensuite le Guitar Hero et la star du combo, ami proche, lui aussi aura tenté d’agir... Donc point de rivalité malsaine, comme pour Brian Jones des Stones, par exemple, à l’origine de cette descente aux enfers.
Privilégiant les scènes réalistes et les relations humaines, le scénario évite habilement le trop plein de délire psychédélique. La bichromie rose pâle joue la sobriété. On reste ici auprès des musiciens, dans les studios, les appartements, à portée d’instruments. Et de repenser aussitôt à l’album touchant de Pink Floyd qui donne son titre à la BD : Wish you were here (1975), et bien sûr aux deux albums de Barrett, ovnis musicaux parus en 1970.
(par David TAUGIS)
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