Jade est une escroc de petite envergure : après être sortie de prison, elle retrouve Fiona, son ancienne co-détenue, bien décidée à s’engager dans une nouvelle aventure où l’argent est facile. Fiona, elle, est liée au clan Williams, qui est parvenu à voler des tableaux de grande valeur dans la maison du maire. Mais par la maladresse de Jade et Fiona, l’entrepôt des Williams, où se trouve le butin, prend feu... Comment réparer les dégâts et combler le manque-à-gagner que représente la disparition des toiles ? Jade se tourne alors vers son père, un artiste sans succès, qui a tout de même une qualité : il sait reproduire des toiles. Moyennant un pourcentage sur le revente des fausses toiles négocié de haute lutte, Jade s’allie avec les Williams. Mais en réalité, elle a bien l’intention de la jouer solo.
Contrairement aux apparences, l’ambiance est loin d’être glaciale dans cette histoire qui a pour décor un Québec enneigé. Caractères bien trempés, personnalités sans scrupules, règlements de comptes violents, stratégies cousues de fil blanc et vouées à l’échec, on aurait presque envie d’en rire. Au-delà d’aspects parfois tragi-comiques, le scénariste, Damien Martinière, aborde sans y paraître des problématiques plus profondes, telles la soif d’indépendance et de liberté réfrénée par la force des déterminants familiaux, des codes qu’on y acquiert, et de la difficulté de s’extraire de sa condition sans maladresse ou stratégies complètement inadaptées. Au dessin, Paul Bona surprend par des couleurs presque criardes, mais qui collent au caractère parfois déjanté du récit.
(par Damien Boone)
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