BD NÉERLANDAISE. Encore un prix pour Jour de sable. La dessinatrice Aimée de Jongh a remporté le plus prestigieux prix de Hollande : Stripschap pour son ouvrage paru chez Dargaud en mai. Elle succède notamment à Typex, qui l’avait reçu en 2019.
Ce prix, existant depuis 1974, est remis chaque année par la société d’amateurs de bande dessinée Stripschap, l’une des plus anciennes d’Europe, à un auteur afin de saluer sa contribution exceptionnelle à la bande dessinée en général et à la bande dessinée néerlandaise en particulier. Pour les auteurs de BD néerlandais, le prix Stripschap est la distinction la plus importante. Après Maaike Hartjes et Barbara Stok, De Jongh est la troisième femme auteur à recevoir le prix. "Une reconnaissance critique amplement méritée.", pour notre chroniqueur Paul Chopelin.
Dans cet ouvrage, l’autrice s’est inspirée de faits historiques ainsi que d’un séjour sur place afin de nourrir son travail. Elle y fait le récit d’un journaliste envoyé pour un photo-reportage à la « Dust Bowl » (le bassin de poussière, en français) en 1937, dans le but de témoigner de la situation dramatique des agriculteurs de la région. Cette enquête prend la forme d’un séjour initiatique pendant lequel le jeune héros remet en question son rôle social et son travail de reporter.
Traduite en neuf langues, la BD Jour de Sable a connu un véritable succès en France avec 40 000 exemplaires vendus tandis qu’aux Pays-Bas, 10 000 ont été écoulés.
Avec ce roman graphique sur le Dust Bowl, Aimée de Jongh a déjà reçu huit prix internationaux dont le prix Ouest-France Quai des Bulles 2021 et le prix des Libraires de bande dessinée 2022. L’album faisait également partie des finalistes 2022 du Grand prix de la critique ACBD et du prix de la BD Fnac France Inter.
Paul Chopelin parlait en novembre dernier dans les pages d’ActuaBD d’« un grand album ! L’histoire racontée par Aimée de Jongh se révèle d’une grande force émotionnelle. Elle est aussi une réflexion sur le temps qui passe, à travers cette envahissante poussière à laquelle toutes les créations humaines sont appelées à retourner. Les planches, très cinématographiques, sont construites avec beaucoup de bonheur. Les couleurs rendent parfaitement compte de l’atmosphère apocalyptique du Dust Bowl. Les double-pages de tempêtes, avec leur jeu sur les textures, sont particulièrement réussies. »
TS
Voir en ligne : La chronique de "Jours de sable" sur ActuaBD.com
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