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Comment l’astérisque est devenu Astérix ?

13 octobre 2019 Commenter
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D’aucuns auraient pu croire que patronyme d’Obélix était une version « gauloisisée » du mot "obélisque", ce menhir égyptien qui trône au milieu de la Place de la Concorde à Paris ou dans les alignements de Louxor.

Hé non. Il vient au contraire du mot "obèle", un signe typographique en forme de broche, indiquant dans les anciens manuscrits les passages "douteux", interpolés du texte original et/ou ajoutés par les copistes. Cette dernière explication s’appuie sur l’analogie avec le nom d’Astérix, tiré du mot "astérisque", un petit signe typographique en forme d’étoile qui sert également à marquer une note ou une addition qu’un auteur fait dans son ouvrage.

Le fait que René Goscinny soit petit-fils d’imprimeur et connaisse parfaitement l’usage de ces caractères l’a sans doute inspiré pour ces noms.

Mais de quel imprimeur parle-ton ? De l’imprimerie Beresniak, installée à Paris de 1912 à 1975, dont on publie justement ces jours-ci une monographie intitulée « Imprimé chez Beresniak – Le XXe siècle entre les lignes  » (catalogue sous la direction de Natalia Krynicka, Bibliothèque Medem) qui reprend les biographies de ces imprimeurs parents de René Goscinny et un inventaire de leurs publications, dont un petit ouvrage de Balzac tiré à quelques exemplaires, imprimés par complaisance par l’oncle Serge pour que René Goscinny puisse se faire valoir une carrière d’illustrateur à Paris en prospectant les éditeurs new-yorkais !

Comment l'astérisque est devenu Astérix ?

Si ce livre a pu se faire, c’est avec le soutien de l’Institut René Goscinny : «  L’Institut René Goscinny a pour objet de développer et de soutenir des activités d’intérêt général à caractères culturel et éducatif en rapport avec l’œuvre de René Goscinny, humoriste et scénariste de bandes dessinées, en tant qu’elle concoure au patrimoine et artistique et culturel français, dit le communiqué. C’est dans le cadre de cette mission d’intérêt général que l’IRG a souhaité apporter son soutien aux travaux de Natalya Krynicka qui de par sa connaissance de la littérature yiddish et des langues d’Europe centrale, alliée à ses compétences de bibliothécaire pour le compte de la Maison de la culture yiddish- Bibliothèque Medem a pu réaliser un travail totalement inédit sur l’imprimerie Beresniak. Le résultat de cette remarquable recherche présentée sous forme d’un précieux inventaire méticuleusement reconstitué permet de mettre en lumière l’importance de ce que fut la contribution de l’entreprise Beresniak, installée à Paris de 1912 à 1975, dans l’enrichissement de notre patrimoine éditorial et linguistique. Or cet ouvrage n’est pas seulement un « catalogue » ou la pièce retrouvée d’un vaste puzzle mémoriel, mais il est aussi grâce à ces textes historiques et analytiques le récit d’une saga familiale qui prend sa source en Ukraine, longe les rives de la Seine et bifurque dramatiquement par Auschwitz avant de renaître dans une France apaisée mais meurtrie. Cet inventaire de centaines de livres et de journaux raconte aussi une histoire extraordinaire. »

Indipensable pour tous ceux qui s’intéressent à la "goscinnologie"

Une conférence a lieu à Paris cette semaine, à la Maison de la culture yiddish - Bibliothèque Medem, en présence d’Anne Goscinny, où les auteurs du livre pourront converser avec le public.

DP

CONFÉRENCE :
Le Catalogue de l’imprimerie Béresniak – Panorama d’une époque
Jeudi 17 octobre 2019, à 19h30.
Maison de la culture yiddish - Bibliothèque Medem - 29 rue du château d’Eau 75010 Paris.
En présence d’Anne Goscinny.

Voir en ligne : LE SITE DE LA MAISON DE LA CULTURE YIDDISH - BIBLIOTHEQUE MEDEM

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


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