Répondu par Emmanuel THEBAUD le 4 août 2006 à 09:50 :
Cher Didier,
Souffrez que je vous amuse encore un tantinet...
Oui, j’aime beaucoup certains albums de l’Association (pas vous ?), mais également bien d’autres, chez bien d’autres éditeurs, petits, moyens et gros... (et vous savez quoi, j’achète aussi Largo Winch - qui se maintient - et XIII - qui s’effondre - !)
Mon fond ’gauchiste provincial de salon’ m’a amené - je l’avoue - à recevoir avec une certaine sympathie le discours de JC Menu dans Plates-bandes et notamment sa croisade (pas toujours équilibrée, c’est certain) contre une forme de récupération des concepts de l’édition indépendante moderne.
Ceci écrit, l’agressivité avec laquelle il continue à porter son discours en vient à me lasser et même m’aggacer.
Voilà pourquoi, quand je vous lis, plongeant avec un enthousiasme enfantin dans cette guerre des petites phrases, à grands renforts d’arguments d’à peu près aussi mauvaise foi que ceux de M. Menu (votre article comparant sans nuance le procès Asterix et le cas David B., tout de même !...), passé mes premières réactions épidermiques de Menuiste fraîchement convaincu, je suis un peu peiné de la tournure prise par ce qui aurait pu être un débat passionnant pour un ’fan’ (de bande dessinée, avant tout, de bande dessinée), dans mon genre.
Vos états de service étant reconnus dans le monde de l’édition de bandes dessinées, j’aurais préféré que vous fassiez profiter vos lecteurs de votre expérience pour nous expliquer dans le détail pourquoi le combat débridé de JC Menu ou la distance grinçante de JL Gauthey tapent à côté de la cible.
Un débat peut se dérouler à couteaux tirés tout en restant argumenté. J’ai lu en leur temps les arguments de JC Menu (il a eu l’occasion de les rabacher depuis), j’attends encore les votres (votre véritable discours, pas cette guérilla phrase à phrase que vous nous proposez les uns et les autres depuis 6 mois, certe croquignolette, mais un rien désolante).
Je me rends compte que je radotte sur votre forum. Après tout, si vous préférez la bataille de polochons...
Cordialement,
Répondre à ce message
-
Répondu par Didier Pasamonik le 4 août 2006 à 10:45 :
Cher Emmanuel,
J’aime bien votre façon apaisée d’aborder les choses. Evidemment, sur bien des points, vous avez raison. Bien sûr que j’apprécie certaines publications de cette maison d’édition et vous pouvez lire sur ce site plusieurs chroniques (souvent favorables) qui lui sont consacrées.
Je reconnais l’outrance dans la comparaison David B/Goscinny. Mais avouez, c’est énorme, quand même, le traitement fait à un des fondateurs-clé de l’Association. Ca ne vous choque pas ? Non content d’agir d’une manière totalement inélégante, Menu tient à mettre ses procédés sur la place publique dans une attitude qui consiste à narguer ses adversaires. David B, qui est un des auteurs majeurs de notre époque, ne méritait pas cela. J’ose avancer que L’Association ne sera plus jamais comme avant et je prédis que si la ligne éditoriale est confiée au seul Menu, L’Association finira comme Futuropolis, vendue à vil prix à un éditeur plus gros.
Je n’ai pas l’intention de comparer mes états de service à ceux de Menu, d’abord parce que je n’ai pas moi-même une estime démesurée pour la production d’un éditeur débutant, ensuite parce que le contexte est totalement différent, comme j’ai eu l’occasion de l’exprimer récemment sur le site Klare Lijn International.
En ce qui concerne votre demande, à savoir offrir une réponse structurée aux arguments de Menu, je ne le ferai pas dans ActuaBD pour deux raisons : c’est un support d’information et d’opinion, et pas un lieu de débat (il est mal adapté pour cela). Ensuite, parce que c’est du boulot, pas parce que l’argumentation de Menu est complexe, au contraire, elle est microscopique et elle consiste surtout à resservir assez bêtement les analyses de l’éditeur franco-américain André Schiffrin qui concernent surtout le marché américain du livre et pas le marché français de la bande dessinée. Or, comme vous le savez, notre activité sur ActuaBD est bénévole. Je préfère consacrer mes travaux plus élaborés à une publication rémunérée, sous la forme d’un livre par exemple. Evidemment que l’évolution de notre métier me passionne et que j’y consacrerais bien volontiers un petit opuscule (avis aux éditeurs intéressés...).
En résumé, je ne refuse pas le débat (sauf dans un cadre d’invectives et d’insultes auxquelles je n’ai pas de raison de ne pas répondre, si ça me chante), mais il ne restera sur ActuaBD qu’à l’état d’opinions, sauf si le temps et l’envie me poussent à faire un article plus élaboré.
Répondre à ce message