RIP. Nous l’apprenons avec un peu de de retard : Jean-Claude Pertuzé, né le 11 septembre 1949 à Lectoure (Gers) est mort à Valence (Drôme) le 26 avril 2020, à l’âge de 70 ans. Il était passé du dessin gravé à la Dürer avec ses Contes de Gascogne au dessin dépouillé à la Chaval dans ses dessins de presse. Il a été aussi l’un des pionniers de l’autoédition dans les années 1980.
Eh bien, oui, RIP, lui qui détestait cela : « Je déteste ces RIP qu’on déverse à la pelle sur nos chers (ou pas) disparus, écrivait-il en janvier 2016. C’est comme lol ou mdr, version triste. Trois lettres et hop, on a tout dit. Plus besoin de se creuser la cervelle. L’expression en prêt-à-cliquer. Et encore, les anglophones, je dis pas, c’est peut-être leur tradition. Cette façon de mettre la religion partout : on s’adresse au mort, puisqu’on lui parle, repose en paix, mec. Sous-entendu, y’a de la vie après. Au moins en latin, on se mouille moins : requiescat, qu’il (elle) repose, on n’est pas sûr qu’il (elle) entend. Mais chez les francophones, on ne dit pas rest in peace, et on ne dit pas, non plus, requiescat in pace, qui était réservé aux inscriptions des cimetières. Alors voilà, ce qu’il faudrait, l’idéal, ce serait un smiley, tristesse one-click. Ce serait plus rapide encore que trois lettres. Patience, ça vient. »
Et puis c’est venu.
Alors faisons un « tristesse one-click » à celui qui nous avait ébloui avec ses Contes de Gascogne d’abord autoédités puis publiés par les Humanoïdes Associés puis par les éditions Loubatières qui devirent son principal éditeur. Il consacra l’essentiel de sa carrière à l’illustration jeunesse et au dessin d’humour.
DP
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