Delcourt prend le contrôle de son académie

Répondre à ce message

• Répondu par Joseph Béhé le 7 février 2022 à  11:36 :
  

  C’est une idée reçue que de penser que les formations privées (5000 à 8000 euros par an) seraient payées par les foyers aux revenus les plus élevés. En réalité, c’est malheureusement l’inverse qui se passe.
  Les fils et filles des milieux les plus aisés et cultivés se retrouvent plutôt dans les formations publiques (Beaux Arts, Arts Décoratifs, etc.) qui, au regard des écoles privées, sont quasi gratuites (entre 400 et 800 euros par an).
  Pourquoi ? parce que les concours d’entrée font la part belle à la culture de classe. En gros, si vous faites du Manga et de la BD populaire en amateur, vous aurez du mal à être pris aux Beaux Arts. En revanche si vous connaissez les dernières expos d’Art Contemporain vous aurez des chances.
  Les formations privées savent bien que plein de familles de milieux modestes, qui n’ont pas les codes culturels attendus dans le supérieur et qui manquent d’informations sur les formations, vont se sacrifier pour payer des sommes importantes pour leurs enfants, souvent en pure perte, mais là n’est pas leur souci.
  Sans entrer dans les détails, les écoles supérieures d’art forment plutôt des auteurs et des autrices d’avant-garde, ils seront les artistes influents du secteur (prix, renommée). Alors que élèves qui sortent des écoles privées (qui scrutent et suivent le marché) formeront des seconds couteaux alimentant l’industrie de l’album alignant les heures mal rémunérées et rincés jusqu’à l’os. Je précise que c’est uniquement une tendance et qu’il est inutile de sortir des exemple inverse (bien sûr qu’il y en a) qui ne prouveront rien.
  Cette tendance, je l’observe dans l’école supérieure d’art où j’enseigne depuis 97, dans mes contacts avec d’autres profs d’écoles publiques et privées et elle se lit dans les études des EGBD publiées il y a quelques années.

  Répondre à ce message

  • Répondu le 7 février 2022 à  19:05 :
    

    Les écoles d’art privées payantes ou publiques forment les enfants issus majoritairement des classes économiquement OU/ET culturellement favorisés.
    Vous croyez franchement que les classes populaires auraient l’idée saugrenue de payer 7000 euros par an pour payer des études à leurs enfants pour des "professions" où il n’y a presque pas de débouchés et où il y a toute les chances de se retrouver avec rien. La plupart des étudiants passés par des écoles d’art ne vivent jamais de leur art, certains deviennent profs et d’autres abandonnent.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Joseph Béhé le 8 février 2022 à  20:22 :
      

      Il y a évidemment une limite de revenus en dessous de laquelle une école privée est effectivement hors de portée. Mais si vous penchez sérieusement sur la question comme je le fais, c’est à dire avec des sources, vous seriez surpris.
      Pour le match public/privé c’est d’abord la culture qui opère la sélection, pas l’argent. En 25 ans d’enseignement j’ai vu passer un peu 400 étudiant.e.s (puisque dans le public on peut se limiter à 16 élèves par promo) (illustration et BD) et la liste de celles et ceux qui sont restés dans le secteur est longue comme le bras. J’ai aussi travaillé un temps dans le privé et j’ai pu observer la différence dans la provenance socio culturelle des postulant.e.s. Bref basez votre opinion sur des faits et le débat en sortira grandi.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 9 février 2022 à  15:31 :
        

        Si je comprends bien ce que vous dites : dans une école privée d’art, ce n’est pas la culture qui opère mais l’argent.

        Ce que je ne comprends pas, c’est ce que vous appelez "milieux modestes". Modestes économiquement ou modestes culturellement. Les deux ne vont pas toujours de concert. Sources à l’appui, je connais des gens très riches qui en sont pas cultivés du tout et des gens pauvres qui son très cultivés.

        Répondre à ce message

        • Répondu par Joseph Béhé le 11 février 2022 à  10:00 :
          

          Nous ne sommes pas ici en train d’écrire un essai de sociologie, il est donc logique d’user de termes génériques. Je précise donc « modeste » n’est pas « pauvre » ce qui permet à ces familles de payer une formation à l’un de leurs enfants même si c’est difficile.
          Et oui, il est des familles aisées où la culture savante n’est pas l’essentiel de la transmission (Tant mieux pour le privé).
          ce que je dis, c’est que l’idée reçue Aisé=privé et modeste=public est globalement fausse.
          Par ailleurs le principe d’une idée reçue c’est qu’elle est tellement « pré-admise » que les arguments pour la contrer n’ont souvent guère de poids. J’ai beau publier ce commentaire en disant qui je suis, en citant le type d’école où je travaille depuis 30 ans, en citant les études des EGBD… l’idée reçue va continuer d’enfumer les gens.

          Répondre à ce message

          • Répondu le 12 février 2022 à  11:49 :
            

            Une école à 7000 euros par an, ce n’est pas pour les familles modestes non plus.

            "Aisé=privé et modeste=public est globalement fausse."
            Vous simplifiez trop !
            L’idée : Aisé=culture savante et modeste=culture populaire est également globalement fausse.

            Un site pour chasser les préjugés : https://www.insee.fr/fr/accueil

            Répondre à ce message

  • Répondu le 9 février 2022 à  13:08 :
    

    Les beaux arts n’ont pas vocation à faire de la bd mais bien de l’art comptemporain plus interessant financièrement si on réussi .
    Si on fait de la bd c’est complétement idiot d’aller aux beaux arts.
    Pour les écoles d’art décoratif, on y apprend le desing si je ne trompe pas.
    Aprés il faut du revenu pour l’école delcourt qui compte trois années de formation sans compter le loyer la bouffe etc en vivant à Paris.
    Dire le contraire me semble peu crédible.
    Donnez moi des sources et je reverrai mon jugement

    Répondre à ce message

  • Répondu par SBG le 10 mars 2022 à  11:19 :
    

    J’aime bien le principe de parler sans savoir. Ça fait depuis 2014 que cette école existe et qu’elle est affilié à Delcourt. Pourtant, difficile de voir du formatage ou des auteurs et autrices de seconde zone dans les albums déjà sortis :
    Baume du Tigre (Delcourt - Prix BD France Culture 2020 et sélection au FIBD 2021)
    Chuch (BayDay - Prix BD d’Amérique Centrale 2021)
    Les enfants trinquent (Albin Michel - multiples sélections)
    Autobiographie d’une courgette (Philéas - multiples sélections)
    Stanley Green (Delcourt)
    Le Compagnon de route (Sarbacanne)
    Ed Kemper (Glénat)
    Donde Esta (BayDay)
    Les rentiers de l’asphalte (La revue dessinée)

    Répondre à ce message

  • Répondu par Leseney le 22 décembre 2023 à  08:43 :
    

    Bonsoir, ça se voit que vous ne connaissez pas les élèves présents dans cette académie. J’ai été un élève l’année dernière, en dernière année, la majorité ont des parents fonctionnaires autant que maître d’école primaire publique. Soit avec l’argent qu’ils ont économisé et travaillé durs, soit avec un emprunt à la banque pour rembourser sois même le prix de l’académie (moi par exemple) et rarement les parents qui payent entièrement. Donc oui, je suis assez fou pour réaliser un rêve de devenir auteur dessinateur à travers mes vécus, j’ai choisi cet engagement. Donc au lieu de cracher sur les élèves forcément "riches’ pour vous, vous ne vous dites pas que c’est par passion ? Ensuite c’est à l’élève de faire les efforts et passer les concours ! L’académie après ça, ils deviennent des bonnes connaissances ou on peut toujours les voir sans besoin de payer. Ils acceptent nombreuses personnes avec des difficultés diverses et variés. L’académie est cher mais il y a plus cher encore, une qui s’appelle l’école de business fait payer l’année à 20K juste à côté. Donc maintenant, ravaler votre fierté et apprenez que tout ce qui concerne argent = pas riche non plus.

    Répondre à ce message

Répondre à ce message

• Répondu par Auteur le 6 février 2022 à  11:36 :
  

  Ce n’est pas nouveau que les éditeurs fassent le tour des écoles de BD ou des promotions sections BD des beaux-arts pour faire leur mercato.

  Répondre à ce message

  • Répondu par Milles Sabords le 7 février 2022 à  06:26 :
    

    Le risque, c’est que les promotions qui sortent de cette école fassent du "Delcourt", qu’elles soient formatées pour être rentables en laissant toute singularité artistique au vestiaire. L’autre risque, c’est que plus personne ne pourra rentrer chez Delcourt, s’il ne sort pas de ce moule. Le corporate façon start-up appliqué à la BD fallait le faire. Je me demande si dans cette école on a aussi des espaces de détente, des parties de baby-foot entre élèves et profs, un coin cuisine en commun...

    Répondre à ce message

    • Répondu le 7 février 2022 à  09:57 :
      

      Euh ça change quoi s’il y a des espaces de détente ou de babyfoot ? Sergio Salma a raison, vos messages deviennent de plus en plus baroques.

      Répondre à ce message

      • Répondu par Milles Sabords le 8 février 2022 à  10:19 :
        

        Je précise (pour ceux du fond qui n’ont pas suivis) : le corporate façon start-up appliqué à l’école Delcourt...

        Répondre à ce message

    • Répondu par Toledano le 7 février 2022 à  13:48 :
      

      qui sortent de cette école fassent du "Delcourt"

      C’est quoi du "Delcourt" ? Les blagues de Toto ou Trondheim/James/De Thuin ? Davy Mourier ou Hub/Michalak ? Lereculey ou Sobral ? Moi je ne vois pas ce que c’est que du "Delcourt".

      Répondre à ce message

      • Répondu par Milles Sabords le 8 février 2022 à  10:16 :
        

        Entre autre, mais comme les lignes éditoriales depuis quelques années se confondent les unes par rapport aux autres pour devenir floues, difficile de s’y retrouver en tant que lecteur...

        Répondre à ce message