Actualité

Dérapage à Angoulême : Henri Filippini répond

25 mai 2008 20 Commentaires
🛒 Acheter

À la suite de notre article « Dupuy & Berberian : dérapage à Angoulême » et des vives réactions qui ont suivi dans le forum, nous avons reçu un appel de Charles Berberian regrettant un peu la virulence de ces propos de « fin de conférence de presse » où « on se relâche un peu » même si, sur le fond, il reste très critique sur la production d’Henri Filippini.

Par ailleurs, nous avons reçu un message de l’éditeur de Glénat qui nous annonce « ne pas vouloir donner de suite judiciaire à cette diatribe haineuse » mais déclare avoir néanmoins adressé un « droit de réponse » à La Charente libre.

En outre, « parce que certains de [nos] lecteurs le demandent », il nous adresse ci-dessous sa réponse aux propos des auteurs de Boboland. Nous espérons qu’elle servira de conclusion à cette polémique.


APRES LE TEMPS DES SEIGNEURS, LE TEMPS DES AIGRIS

Bien que peiné par les propos de messieurs Berberian et Dupuy à mon encontre, je dois avouer que je ne suis pas surpris par leur virulence. On a les vengeances que l’on mérite. Comme l’écrit avec gentillesse Didier dans son article, je combats pour la BD depuis plus de quarante ans. Et je suis de ces lecteurs qui lisent tout (ou presque) ce qui est publié, dont les albums signés par les deux Grands Prix d’Angoulême. Je n’ai jamais caché ma préférence pour une bande dessinée classique, non sans avoir pour autant du plaisir à lire les ouvrages de Sfar, Sattouf, Blain, David B (que d’ailleurs j’ai fait débuter chez Glénat),... et même Dupuy et Berberian. Je ne lis pas les mangas faute de temps, ce qui ne veut pas dire que je suis contre. Par contre, je ne vois pas l’intérêt de faire dessiner dans le style manga nos jeunes auteurs. C’est mon droit et je l’ai toujours dit avec politesse.

Dans les années 80 et 90, les éditions Glénat n’ont pas publié plus d’albums que Dargaud ou Dupuis. Delcourt, aujourd’hui, inonde le marché d’albums (près de 50 albums de janvier à avril contre 24 chez Glénat). Curieusement, ça ne semble pas gêner nos duettistes. De nombreux albums édités à l’époque par Glénat connaissaient des ventes importantes, alors qu’eux peinaient déjà. Si je dis déjà, c’est parce que, selon le sérieux GFK, les ventes dans l’hexagone du tome 7 de Monsieur Jean stagnent à 11307 exemplaires. Je comprends volontiers qu’après vingt ans de carrière il n’y a pas de quoi pavoiser et qu’il y a lieu d’être un peu aigri, même coiffés des lauriers angoumoisins.

Les auteurs ont toujours bénéficié des mêmes chances et ce n’est pas un éditeur (ou plusieurs) qui a faussé le marché de la BD. N’en déplaise à nos deux auteurs, pardon Auteurs, la BD classique a toujours eu le vent en poupe et ce sont les lecteurs, uniques décideurs, qu’ils doivent insulter si ça ne leur convient pas. Pas un malheureux éditeur qui a toujours défendu ses auteurs avec bec et ongles. Ce n’est quand même pas moi qui ait choisi d’acheter les albums de Bourgeon, Juillard, Yslaire, Makyo, Vicomte, Adamov, Convard, Cothias ou Giroud, plutôt que ceux de Messieurs Dupuy et Berberian et de leurs chers confrères.

J’ai eu le bonheur de connaître l’époque des Seigneurs, hélas aujourd’hui trop souvent remplacés dans les médias par le verbiage ennuyeux des aigris. Heureusement, il existe encore des Auteurs dignes de ce nom, même s’ils savent qu’ils ne seront jamais Grands Prix à Angoulême et ils s’en moquent.

Henri FILIPPINI

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


🛒 Acheter

Code EAN :

 
Participez à la discussion
20 Messages :
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD