Court livre illustré (25 planches pour 65 pages en tout), ce récit évoque quatre jours dans la vie du jeune Eddy, alors à peine 14 ans. En pleines années 1950, le quartier où il habite regorge de cinémas et de cafés accueillants. Et surtout, au-delà des immeubles du Boulevard d’Algérie, le No man’s land (du futur périphérique) qui sépare Paris de la banlieue. Autant intéressé par la musique que le cinéma, constamment accroché à la revue Vaillant, Eddy pense aussi beaucoup aux filles, et rêve de celle du concierge. Mais il est aussi tenté par un petit larcin, un vol à l’arraché, plutôt risqué au regard de son modeste gabarit d’ado...
Le Petit Claude dont il est question, c’est bien sûr Claude Moine, le vrai nom d’Eddy Mitchell. Dans un style un peu daté, le chanteur aligne les références à la limite du trop. Difficile de suivre si on ne connaît ni l’âge d’or d’Hollywood, ni les alentours de la Porte des Lilas. On regrette la place minuscule faite à la musique dans le récit, et aucune référence aux futures chansons de Mitchell. Pourtant, nombre d’entre elles évoquent cette jeunesse, presque mieux que cet album. On pense à M’man, Nashville ou Belleville, La Dernière Séance... Quant au dessin de Ralph Meyer, tout à l’aquarelle aux superbes ambiances et doté de couleurs subtiles, il montre le jeune Eddy un peu trop glamour, et les abords de la Place des fêtes un peu trop attrayants. La misère, à cette époque, dominait aux limites des 19e et 20e arrondissements de la capitale.
Le format limité et la période courte de ces mémoires illustrées peut constituer le début d’une série. Mais rien de l’indique clairement dans l’album...
DT
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