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"Droit de réponse" du Syndicat BD à Henri Filippini

19 novembre 2009 56 Commentaires
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Dans le dernier numéro du magazine DBD, Henri Filippini, éditeur historique de Glénat, critique la politique des éditeurs qui paient de moins en moins bien leurs auteurs, préférant généraliser un prix forfaitaire plutôt que le traditionnel prix à la page.

Dans cette prise de position, Henri Filippini met en cause le silence du SNAC, groupement syndical des auteurs de BD, face à cette situation.

En réaction, le SNAC fait paraître un « droit de réponse » pour préciser que la critique est en partie justifiée : le syndicat ne se ferait pas suffisamment entendre. Nous reproduisons ci-dessous l’intégralité du communiqué, afin que le débat puisse avoir un plus large écho auprès des auteurs.

La réponse de l’organisation syndicale ne prend pas en compte la manœuvre implicite d’Henri Filippini qui, une fois de plus est ici juge et partie : celle d’attaquer d’autres éditeurs que Glénat qui, évidemment, la main sur le cœur, ne procède pas à ces pratiques.

Si M. Fillipini voulait imposer un SMIC pour les créateurs de BD, il pourrait tenter de convaincre son patron grenoblois.

Il est évidemment plus facile de parler de "certains éditeurs".

Quant au SNAC, son invitation aux journalistes à leur poser des questions est bien angélique. Dans toute communication, il y a un émetteur et un récepteur. Le SNAC, pour se justifier, met en avant le dur apostolat de ses bénévoles. Qu’ils soient rassurés, ils ne sont pas les seuls à pratiquer le bénévolat. Le plus souvent, les journalistes de la BD le pratiquent aussi.

Et là, bien entendu, plus question de parler de SMIC...

MDS + DP

VOIR EN LIGNE :
Le site du Syndicat BD


« Mercredi 18 novembre 2009
En réponse à...

Certains d’entre vous ont pu remarquer dans le dernier numéro du magazine DBD que monsieur Henri Filippini, dans un article critique vis à vis des éditeurs qui paient de moins en moins les auteurs, évoque au passage le syndicat, accusé de rester silencieux face à cette constatation. Voici un extrait de cet article :

"La somme globale proposée pour la réalisation d’un album est la toute nouvelle trouvaille des éditeurs, afin de mieux faire passer des conditions de contrat de plus en plus misérables. [...] La réalisation d’un album demande un investissement en temps considérable, contraignant les dessinateurs à plus de dix heures de travail quotidien, parfois sept jours sur sept.Dans plus de cinquante pour cent des cas pour percevoir moins d’un SMIC. Quel salarié accepterait un tel traitement ? Ce n’est pas le syndicat d’auteurs, inaudible surtout en ce qui concerne les conditions financières, qui fera bouger les choses."

Nous avons décidé de nous accorder un droit de réponse, non pas pour dire à monsieur Filippini qu’il se trompe sur notre compte mais au contraire, pour admettre qu’il a raison, du moins en partie.

Effectivement, le syndicat ne se fait pas suffisamment entendre. Nous en avons conscience, nous nous sommes attelés à la tâche et déjà nous avons pris le temps de refaire le site internet et nous avons ouvert le groupe Facebook pour mieux communiquer sur nos actions. Nous préparons d’autres opérations mais n’oublions pas que les membres du comité de pilotage sont bénévoles et que tout ça prend du temps.

Les membres du comité de pilotage discutent aussi avant de prendre la décision de publier tel ou tel communiqué ou de mener une action. La question du revenu des auteurs est un sujet complexe et nous ne voulons surtout pas nous positionner maladroitement sur le sujet sans avoir au préalable entendu et soupesé les différents points de vue, ceux des auteurs comme ceux des éditeurs. Or la communication avec les éditeurs n’est pas toujours facile, surtout avec un SNE (Syndicat National des Éditeurs) qui refuse l’idée même de poser les problèmes, et de chercher ensemble des solutions.

Le sujet des nouvelles pratiques de certains éditeurs qui consiste à verser aux auteurs des à valoir sous la forme de forfaits plutôt que sous la forme d’un prix à la page est donc largement discuté au sein du comité depuis quelques semaines. Cette tendance représente à l’évidence une tentative de masquer sous l’aspect d’une somme totale rondelette un prix à la page en diminution. Nous en sommes conscients et nous dénonçons cela. Mais cette dénonciation se doit d’être accompagnée d’un argumentaire précis car les arguments opposés par ces éditeurs ne peuvent toujours être balayés d’un revers de main.

Le syndicat assure un travail de médiation et toute bonne médiation nécessite une qualité d’écoute. Les éditeurs nous disent subir les effets de la crise. Mais il est important de leur rappeler qu’il est inacceptable de faire supporter ces réductions de budgets aux seuls auteurs alors qu’ils représentent toujours le maillon le moins bien payé de la chaine du livre. Nous avons privilégié le dialogue plutôt que la recherche de conflit et de rapport de force, il est de la responsabilité des éditeurs de participer à ce dialogue s’ils ne veulent provoquer de durcissement de la position des auteurs.

Une dernière chose tout de même, à destination de monsieur Filippini mais aussi de tous les journalistes qui se sentent concernés par la question de la mobilisation des auteurs. N’hésitez pas à nous contacter si vous désirez savoir ce qu’on fait chaque jour pour améliorer nos conditions de travail. Nous avons beaucoup de choses à vous raconter.

A bon entendeur. »

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


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