D’aucuns aimeraient enterrer la BD Underground dans la fosse commune du passé mais ses effluves ressurgissent avec autant plus de persistance que jamais la BD n’a été autant formatée ni marquetée au travers de ses dérivés les plus notoires comme le cinéma et la télévision.
Gary Panter est l’un de ces créateurs atypiques qui n’a pas de héros, de série ou d’éditeur régulier et dont le travail n’est pas aisément identifiable : Est-ce de la BD ? De l’illustration ? Du graphisme ? De l’Art ?, ou tout cela à la fois ?
Il est à la fois dans la marge d’un art commercial parce que populaire, et populaire parce que commercial, et en même temps un créateur caractéristique d’une catégorie d’auteurs qui, comme lui, ont essaimé dans un large spectre de disciplines jusqu’à influencer la société toute entière faisant du graphisme narratif mieux qu’un mouvement artistique : un mode de penser et de vivre, comme le Rock, par exemple.
Son travail décrasse l’œil et corrompt la parfaite mécanique d’un académisme –jusque dans les avant-gardes - par trop étouffant.
La Galerie Martel qui, de Topor à Muñoz, Crumb ou Fred, expose ce genre d’artistes hors normes et, pour la première fois à Paris, cet artiste de 61 ans, compagnon de route de Charles Burns et d’Art Spiegelman, dont la créativité n’a pas perdu de vigueur.
Rina Zavagli-Mattotti n’est pas peu fière de l’accrocher à ses cimaises, aussi bien ses grands formats où la couleur s’affiche dans une gamme acidulée et tonitruante que ses carnets de croquis qui fourmillent de petits crobards inventifs. Ces « entrailles graphiques » sont d’ailleurs l’un et l’autre publiées par Stéphane Blanquet (On peut les acheter sur son site) dans une magnifique réalisation d’ailleurs assez peu chère (15 et 20 euros). Bravo l’artiste !
DP
Jusqu’au 4 juin à la Galerie Martel, 17 rue Martel - 75010 Paris
Voir en ligne : LE SITE DE LA GALERIE MARTEL
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