Conférence proposée par la Bibliothèque nationale de France, partenaire cette année de Japan Expo, et s’étant tenue vendredi, elle nous invita à une courte présentation aux maquillages de kabuki, forme du théâtre japonais traditionnel au style spectaculaire et flamboyant, et à leur influence dans la pop-culture.
Pourquoi un sujet sur les maquillages de kabuki à la BnF ? La conférencière, travaillant au département des arts et spectacles, commença donc par nous raconter comment elle découvrit un vieux document archivé, aux origines incertaines, contenant de nombreux dessins de maquillages accompagnés d’explications, dans un japonais traditionnel et difficile à lire.
Après quelques recherches elle réussit à retracer le parcours et à identifier ce document : provenant d’un don d’un collectionneur d’œuvres japonaises, le document se révéla être le Rouleau des modèles secrets de kumadori de la famille Ichikawa (fin du 19e siècle).
Le kumadori est le nom donné au maquillage kabuki, et la famille Ichikawa l’une des plus fameuses du théâtre kabuki, toujours en activité de nos jours. Sur la petite histoire, les spécialistes pensent que ce rouleau, proposant rien de moins que l’art kumadori de la famille Ichikawa et donc des secrets familiaux, fut rédigé pour éponger des dettes dues à une vie un peu trop festive d’un des chefs de famille de l’époque !
Vint ensuite quelques explications sur le symbolisme de ces maquillages : les rayures rouges vont au héros et au justicier, alors qu’un rouge épais et grossier fait plutôt référence à un personnage comique (on parle parfois de masque de signe). Le noir et le violet, avec des sourcils très épais, représentent un rôle de méchant, tandis que le bleu les fantômes ou des créatures magiques envieuses. Enfin le gris ou le brun vont aux animaux ou aux montres.
La conférence se termina sur quelques exemples d’influence du kumadori dans la pop-culture japonaise. Une conférence passionnante qui mêla de façon simple et accessible art traditionnel et pop-culture.
GB
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