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Japan Expo 2017 – La Fabrication des Manga

8 juillet 2017 Commenter
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Pour la dixième année consécutive Japan Expo a proposé une conférence, désormais presque une institution, sur la fabrication du livre manga. Nous y retrouvons des figures bien connues, et d’autres plus nouvelles.

La conférence fut ainsi animée par quatre experts : Gilles Mure-Ravaud, imprimeur et directeur général adjoint d’CPI France, Karim Talbi, directeur de collection chez isan manga, Deborah Dorosz, ambassadeur développement durable chez Antalis et Sandrine Amar, consultante en communication imprimée.

Parfaitement rodée (avec des échantillons passant dans le public) et animée par un Gilles Mure-Ravaud très à l’aise, la conférence se composa d’une première partie présentant les étapes de la fabrication d’un manga, suivie d’une séance de question-réponse.

Karim Talbi revint tout d’abord sur la partie de l’éditeur : achat de droits, traduction, retouche des pages, maquettes, validation avec les japonais des pages mais parfois aussi des traductions, citant une anecdote d’un mangaka qui désirait savoir comment les blagues de son manga avaient été traduites, et enfin lancement de l’impression avec l’envoi du fichier PDF du livre.

Japan Expo 2017 – La Fabrication des Manga

Deborah Dorosz donna ensuite brièvement quelques informations sur les différents types de papier : couché et non-couché. Le non-couché, de type légèrement beige, permettant d’absorber beaucoup plus d’encre, est celui utilisé pour le manga. En effet la page manga a la particularité d’avoir une charge d’encre à plus de 50%, avec des pics à 70% ! Ce qui demanda aux imprimeurs qui débutèrent le manga une expertise spécifique.

Sans oublier la mention de l’utilisation de papier écho-responsable, peu encore utilisé dans le monde du manga, ou de la question de l’encre - aujourd’hui de type solvant ou aqueux, les métaux lourds ne sont heureusement plus utilisés !

Gilles Mure-Ravaud pris en charge la partie impression, rappelant les trois composants d’un manga au niveau fabrication : l’intérieur, la couverture et la jaquette. Le dernier composant, spécifique au manga, demanda aux imprimeurs de s’outiller, ce qui explique que les premiers mangas sortis dans les années 1990 ne possédaient pas de jaquette. De même signalons la question de la trame, ensemble de points plus ou moins resserrés servant de gris, compliquée à gérer car chaque machine possède par défaut sa propre trame !

Puis ce fut au tour des étapes : impression, filtres pour les couleurs, pelliculage pour la couverture, assemblage, pliage et pose de la jaquette.

Du contrat à la libraire, six mois à un an sont nécessaires, passant par les étapes suivantes : traduction, maquettes, tests presse, impression, diffusion et distribution. Un mois pour chaque dans le cas nominal.

Concernant les questions, outre les classiques sur les choix de traduction, les erreurs ou les chartes graphiques, il fut question de l’impression numérique, qui permet de réaliser des tirages très bas, moins de mille, et offrant selon Gilles Mure-Ravaud un nouveau marché.

Gilles Mure-Ravaud partagea également son expérience d’une visite d’un imprimeur japonais. Ce qui le frappa fut de constater sur les métiers étaient plus intégrés à la chaîne, beaucoup plus resserrés. Ainsi il arrive qu’un auteur aille chez l’imprimeur afin de constater le rendu des tests et des tirages !

Karim Talbi précisa qu’aujourd’hui les bulles des mangas sont beaucoup plus grandes, plus que nécessaire, car les éditeurs japonais anticipent d’emblée la vente à l’international ! Et une autre anecdote amusa le public : l’édition d’isan-manga de Gwendoline impressionnant tant son auteure qu’elle demanda à son éditeur japonais la même !

GB

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