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L’ancien PDG de Dupuis vole au secours de Dimitri Kennes

21 mars 2006 Commenter
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L’ancien administrateur délégué et directeur général des éditions Dupuis, Jean Deneumostier [1], a envoyé une lettre au personnel de Dupuis afin de faire taire certaines rumeurs qui prétendaient que Dimitri Kennes est un "arriviste" qui les aurait évincés, lui et Philippe Buck [2] (également ancien DG), afin de prendre leurs places.

Jean Deneumostier explique également dans son mail son absence de réaction vis-à-vis du personnel de Dupuis lors de la vente de la maison d’édition par la CNP d’Abert Frère à Média-Participation. Il récuse qu’elle ait été comme un « coup d’état réussi [par son] ‘dauphin’ ; rien n’est moins vrai, je crois être bien placé pour le savoir... ».

Il confirme au contraire avoir désigné lui-même Dimitri Kennes comme son successeur et que sa proposition avait été avalisée par l’équipe de direction lors de son départ, en juin 2004. De Dimitri Kennes, Jean Deneumostier dit : « c’est vrai qu’il est remuant mais il faut des gens comme lui pour que les bonnes questions soient posées et éviter de ronronner. Et il ne se contente pas de réponses évasives ou de promesses ! ... Il a [repris la direction de Dupuis] avec enthousiasme et a repris à son compte (et à sa manière, quoi de plus normal ?) les valeurs que j’aurais défendues. »

Enfin, Jean Deneumostier se déclare favorable à un actionnariat mixte de Dupuis « sous une forme qui garantit l’indépendance tout en permettant la mise en œuvre de certaines synergies préconisées par Média ».

L’ancien directeur général souhaite que les jours qui viennent soient placés sous le signe des reconstructions. « Le moment me semble venu mais, j’espère, pas sans Dimitri. Si toutefois il le souhaite encore après ce qu’il est en train de vivre. »

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Communication de Jean Deneumostier au personnel des Editions Dupuis.

Bonjour à toutes et tous.

Je ne souhaitais pas intervenir dans les moments pénibles que vous vivez (à nouveau) mais je ne peux laisser calomnier Dimitri par des manipulateurs sans restituer la vérité.
Il m’est revenu de nombreuses sources qu’il se disait que Dimitri était un arriviste qui m’avait évincé, à mon tour, après s’être débarrassé de Philippe Buck.
Celles et ceux qui étaient là en 2003 se souviendront que c’était bien moi qui dirigeais Dupuis lorsque nous nous sommes séparés de plusieurs personnes pour restructurer l’équipe de direction et la rendre plus adéquate pour nos nouveaux défis. Ce furent des moments douloureux mais c’est moi aussi, évidemment, qui ai géré le départ de plusieurs cadres avec lesquels j’avais longuement collaboré et qui n’avaient pas nécessairement démérité. Le rôle de Dimitri fut « simplement » d’accompagner ces départs des mesures adéquates, en tant que DRH.

Par ailleurs, on interprète donc mon absence en face de vous lors de l’annonce de la vente de Dupuis à Média comme étant le coup d’état réussi de mon « dauphin » ; rien n’est moins vrai, je crois être bien placé pour le savoir...
Voilà pourquoi je n’étais pas là ce jour-là :
1. Je ne partageais pas le point de vue (et l’avais montré lors des négociations) que son rachat par Média était une bonne chose pour Dupuis et ne souhaitais pas cautionner cette opération en vous la présentant, sous peine de ne plus jamais pouvoir me regarder dans un miroir.
2. Mon départ était de toute façon inéluctable à courte échéance et était souhaité par l’acquéreur qui ne voulait pas (et cela me semble tout à fait légitime) garder à la tête de Dupuis une personne non convaincue par l’opération. Et je ne voulais sûrement pas mener un combat qui se serait avéré néfaste pour l’entreprise.
3. Emotionnellement, j’étais très bas en juin 2004 après tous ces mois de négociations sur la cession et j’aurais tout simplement « craqué » devant vous.
L’objectif du vendeur et de l’acheteur, d’avoir une annonce convaincante et rassurante au personnel de Dupuis n’aurait certainement pas été atteint !
Mais je ne voulais pas vous laisser tomber sans apporter une solution permettant d’avoir à la tête de Dupuis une personne courageuse, motivée et dévouée pour gérer l’entreprise dans les moments difficiles qu’elle allait connaître.
J’avais depuis des mois désigné Dimitri comme étant mon successeur « au cas où » et cela était accepté par toute l’équipe de direction. Toutes ces années qu’il a passées à mes côtés et son rôle déterminant dans l’essor de l’entreprise l’avaient idéalement préparé.
Et c’est vrai qu’il est remuant mais il faut des gens comme lui pour que les bonnes questions soient posées et éviter de ronronner. Et il ne se contente pas de réponses évasives ou de promesses !
Ce jour-là de juin 2004, Dimitri a courageusement fait le pas en avant que je lui demandais de faire pour que le navire ait le capitaine qu’il méritait. Il l’a fait avec enthousiasme et a repris à son compte (et à sa manière, quoi de plus normal ?) les valeurs que j’aurais défendues. Constater que vous l’aviez compris et accepté m’a réconforté.

Je terminerai par un souhait pour l’entreprise qui m’est toujours chère : puisque toutes les parties disent vouloir le bien et l’autonomie de Dupuis, puisque l’équipe de direction est compétente et incarne la culture de l’entreprise, puisque certains sont prêts à investir leurs deniers (garantissant par là leur engagement total à long terme), ne serait-il pas possible de concilier les vues des parties et d’aller vers un actionnariat mixte (direction, autres investisseurs éventuels et Média), sous une forme qui garantit l’indépendance tout en permettant la mise en œuvre de certaines synergies préconisées par Média ?
Dans tout conflit, après les attaques et les destructions, il faut reconstruire. Le moment me semble venu mais, j’espère, pas sans Dimitri.
Si toutefois il le souhaite encore après ce qu’il est en train de vivre.
Croyez bien en mon meilleur souvenir.

Jean

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NA.

[1Jean Deneumostier est entré chez Dupuis en mai 1987 et était directeur général et administrateur délégué. Il a quitté Dupuis en juillet 2004, au moment du rachat de Dupuis par Média-Participations.

[2Philippe Buck est entré chez Dupuis en octobre 1986 et y était directeur commercial et marketing. Il est devenu directeur général en octobre 1998 jusqu’à son départ en juillet 2003

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


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