Grand pays de culture de la bande dessinée, la Turquie s’intéresse de plus en plus aux BD franco-belges ces dernières années, comme en témoignent les nombreuses publications que nous avons vues au Salon du Livre d’Istanbul qui a lieu jusque dimanche.
Nous y avons retrouvé les grands éditeurs de la BD turque : les revues Uykusuz, Penguen et LeMan, de même que les éditeurs qui ont de la BD franco-belge au catalogue : Yapi Kredi (YKY), Tudem/ Desen, Gerecliseyler, Mandolin, Versus, GNR Kitap, NTV… La plupart de ces publications sont négociées par l’agence turque Akan Ajans.
La Turquie est le cinquième marché d’exportation de la bande dessinée franco-belge.
DP
Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)
- Gros succès pour les Schtroumpfs en Turquie, suite au film. Leur éditeur GNR Kitap a multiplié les produits avec des dizaines de références au catalogue.
- Les mangas commencent à pointer du nez avec Naruto (Gerecliseyler). Mais le tirage très modeste (2000 exemplaires) désoriente les Japonais. Gen d’Hiroshima (Tudem) marche davantage.
- La plus grosse notoriété pour un personnage de BD en Turquie est Lucky Luke. Devant Tintin, Astérix et Walt Disney. La raison ? Pendant des années, la série avait été piratée dans les grands quotidiens turcs tirant à des millions d’exemplaires. Maintenant que les Turcs respectent la Convention de Berne, les ventes sont assurées par une… banque : Yapi Kredi. Son stand a été littéralement dévalisé pendant le salon.
- Tardi est pas mal traduit en turc : Nestor Burma, C’était la Guerre des tranchées et, ici, Le Cri du peuple publié chez Versus.
- Tintin est publié en Turquie par Mandolin. Cet éditeur n’a fait aucune publication en relation avec le film.
- Cette étrange « Spider-Woman » est en réalité un personnage de la revue Bayan Yani (groupe LeMan) conçue uniquement par des femmes. Ce costume –entièrement réalisé au tricot !- est plutôt une dérision de la Burqa intégriste.
- Spirou est publié depuis les années 1960 en Turquie (au début, illégalement, en ce temps-là, il s’appelait « Siprou »). Les éditions Tudem le republient. Curieusement, leur choix s’est porté vers les titres les plus « cartoon » de la série, sans doute en raison de la proximité du dessin avec les dessins animés.
- En Turquie aussi, les dédicaces sont populaires. Devant les dessinateurs de la revue satirique Penguen, une file d’une centaine de personnes attendait sagement.
- Entre X-Men et la BD américaine indépendante, Bilal est publié chez Marmara.
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.