Un groupe de copains à la fin des années 60 en Italie. Le vent révolutionnaire souffle dans toute l’Europe, et l’Italie voit naître un courant violent prônant la lutte armée. Derrière les Brigades Rouges, des groupuscules se forment. C’est l’un deux dont nous suivons l’évolution, jusqu’au milieu des années 1970, et dans un second temps, encore vingt ans plus tard. Avec un point de rupture dont on ne se remet pas : l’homicide.
Longue saga zigzaguant entre les époques, La Poussière du plomb cherche à témoigner de l’atmosphère qui régnait dans certains milieux prolétaires et étudiants, tout en évitant de focaliser les célèbres Brigades Rouges. Un sujet passionnant mais survolé ici. Plutôt que de décrire les joutes politiques et les dissensions entre les gauches, les auteurs centrent leur récit sur un groupe de post-ados sans envergure [1], dont les longs bavardages ne dévient guère de sujets superficiels. Le scénario n’épargne personne : ni ces petits délinquants jouant aux idéalistes, ni les parents, souvent ridicules, ni même la police ou la maffia.
L’album finit par étouffer dans une trame quasi policière qui suit des braqueurs d’un casse à l’autre. Dommage pour le point de départ revendiqué, l’affaire Battisti, un de ces "gauchistes" ayant du sang sur les mains et réfugié en France, menacé par son pays des années plus tard, à la faveur de changements politiques dans l’hexagone.
[1] même Alberto, qui devient écrivain, ne semble pas avoir grand chose à dire d’un point de vue politique
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