De Cardon, on connaît les austères dessins d’humour du Canard Enchaîné avec ses personnages vus de dos commentant l’actualité. Des dessins métaphysiques dans la lignée d’un Topor ou d’un Masse.
Dans cette album, nous sommes d’abord surpris par son aisance narrative. L’objet s’apparente à la bande dessinée comme au livre illustré. Dans son format italien, il est à part. Il s’ouvre sur cette réflexion indignée d’un prêtre anglais du XIVe Siècle, John Ball : "Bientôt, on nous fera payer l’air que nous respirons..."
Cardon pousse jusqu’au bout cette logique. Il colle à ses personnages une bosse disgracieuse dans le dos : un compteur d’air. Et gare si l’on en a consommé plus que de raison !
De cette terrible fable philosophique, Cardon tire une perle, l’un des albums les plus précieux et les plus forts de l’année 2012.
DP
Commander cet album sur Amazon ou à la FNAC
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.