Après avoir été piégé par la princesse hermaphrodite, Erwan est de retour en Bretagne en compagnie de Gaëlle et de Pauline et sa fille Blanche. Cette dernière n’est pas vraiment un enfant comme les autres, sa peau, sa croissance, ses connaissances et surtout ses yeux induisent un comportement qui sonne comme une alarme que devra déceler le passeur de monde. Cette jeune fille sera-t-elle la clé des ambitions de la fée tyrannique ? Quels sont les plans du petit monde pour l’autre nouveau-né ? Pendant qu’un cataclysme gigantesque ravage le monde, la chasse aux sorcières déclenchée va-t-elle amener quelques résultats ? Beaucoup de questions qui ne font que déclencher le désir de lire au plus vite les deux derniers tomes.
Au cœur d’un scénario brillamment mené, la relation entre la jeune Blanche et son alter ego Sombre illustre les incursions et les connexions entre notre monde et le petit monde, celui qui se cache dans l’ombre des forêts bretonnes. L’intrigue navigant entre folklore, réalisme contemporain et fantastique est parfaitement maîtrisée par les quatre mains de Régis Loisel (La Quête de l’Oiseau du temps, Peter Pan, Magasin Général), qui excelle à nouveau dans son domaine de prédilection, et de Jean-Blaise Djian (Les Quatre de Baker Street). Cet univers entier et stable est agréablement servi par le dessin expressif et presque sentimental de Vincent Maillé. Un monde doux, tout en rondeur, dans lequel les couleurs tendres de François Lapierre font effet d’amplification, sorte d’échappatoire à l’imminence de la catastrophe, jamais surjouée, mais dont la venue acquiert plus de force. Un récit où rien est laissé au hasard, tout est savamment pensé et équilibré, de sorte que l’histoire ne connait aucun décalage et enferme dans sa patte douce et soyeuse un lecteur conquis.
VG
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