Le drôle d’hommage de la Radio Télévision Belge Francophone à Raoul Cauvin

Personnellement j’ai trouvé détestable le ton utilisé. Cauvin faisait de l’humour donc oui on peut rigoler voyons, Pierre Tombal ha-ha. Et le client du magasin " en plus je m’appelle Cédric" l’intervieweur : " pas Raoul ? "...Honte sur votre reportage la RTBF . Un minimum de décence et de respect pour la famille d’abord et puis les lecteurs&lectrices( les mêmes qui regardent vos journaux ) . Etait-ce le moment opportun pour un sujet économique ? Sociologique ? Une personne est morte . Oseriez-vous faire une telle saloperie pour un écrivain, un cinéaste ? Bah il ne faisait que de la BD ( et en plus qui ne fait pas le poids face à la culture manga , on respecte donc que le succès dans votre mentalité de m....?! ) . Des excuses seraient les bienvenues.

Dans ma colère j’ai oublié de mettre mon nom. J’ai assez bien horreur des messages d’humeur sans signature alors je tiens à signer mon petit commentaire. ça me permet de le réécrire : Honte à vous la RTB.

C’est typiquement un total manque de respect, comme quand Libération, à la mort du chanteur Carlos avait titré : "Mort du chanteur d’Oasis".

Une petite remarque, si vous voulez bien... Attaquer la RTBF, dans son ensemble, pour sa couverture" du décès de Cauvin, c’est d’un ridicule accompli ! J’ai vu un sujet télé de Dominique Dussein qui était intelligemment construit. J’ai, quant à moi, eu une intervention en radio, le samedi matin... Donc, s’il vous plaît, ayez, à Actuabd comme ailleurs, l’honnêteté de nommer celles et ceux que vous "agressez" ! Pour info, voici le texte de base de mon intervention radio...
CHARLOTTE

La bande dessinée est en deuil… Raoul Cauvin est mort…

JACQUES

Il y a trois mois, il avait annoncé sa prochaine mort, tranquillement… Et la grande faucheuse, celle avec qui il plaisantait depuis 1983, avec le dessinateur Hardy, dans la série « Pierre Tombal », est sortie victorieuse de leur dernière rencontre.

CHARLOTTE

C’était un scénariste important…

JACQUES

Il y a une bonne dizaine d’années, on l’appelait « monsieur cinquante millions d‘albums ». Il est l’auteur d’énormément de séries. Essentiellement humoristiques, même s’il a abordé parfois des histoires plus sérieuses. De Cédric à quelques épisodes de Spirou, de Pauvre Lampil aux Tuniques bleues, de Pierre Tombal aux Femmes en blanc, du Vieux Bleu à Sammy, des Psy à Câline et Calebasse, Raoul Cauvin a été, sans aucun doute possible, un des tout grands artisans de la bande dessinée populaire !
Pour l’avoir rencontré quelques fois, pour avoir parlé avec lui de tout et de rien, je peux dire que sa gentillesse était à la hauteur de son humour. Un homme charmant, un homme charmeur qui manque déjà au monde du neuvième art ! A chacune de mes chroniques consacrées à un livre dont il était le scénariste, il avait à cœur de m’envoyer un mail, pour me dire son plaisir… La première fois où nous nous sommes vus, il a insisté pour que, dans le coca que j’avais osé demander, il ajoute quelques gouttes de whisky… Au grand dam, souriant aussi, de son épouse…

CHARLOTTE

Quand vous parlez de bande dessinée populaire, de quoi s’agit-il ?

JACQUES

D’une bd ouverte à tout le monde, jeunes, moins jeunes, d’une bd qui ne se prend pas au sérieux, d’une bd que Cauvin et ses complices, de Lambil à Walthéry, de Bercovici à Hardy, de Mazel à Bedu, en passant par Laudel et Malik, ont toujours revendiquée et défendue.
Il est de bon ton, parfois, de nos jours, de dénigrer la bande dessinée populaire. De mettre en évidence ce qui est à la mode, ce qui plaît à une certaine intelligentsia. C’est oublier que sans ce public qui aime et achète des séries à succès et ouvertes à tous les publics, le monde de l’édition n’aurait pas les moyens de publier des nouveaux auteurs. Je crois, totalement, que la bande dessinée est et doit rester aussi un art populaire. Sa longue et prolifique carrière se construit dans la lignée de ceux qui, avant lui, firent du scénario de bande dessinée une école de qualité : Goscinny et Greg par exemple.

CHARLOTTE

Etait-il reconnu par ses pairs ?

JACQUES

Cauvin a eu, tout au long de sa carrière, même s’il est boudé par Angoulème, pas mal de prix, de médailles. Mais tout cela pour lui appartient au folklore… Ce qui compte, comme il me l’a souvent dit, c’est le public, ce sont les lecteurs. Bien sûr, avec des séries aussi nombreuses que les siennes, il y a parfois, et c’est normal, des redites. Mais même avec cette espèce d’habitude à l’écriture qui est certainement devenue sienne, les planches qu’il scénarise continuent encore et toujours à avoir du succès. Pourquoi ce succès ? Parce que Cauvin sourit et fait sourire. Parce qu’il s’inspire de la vie telle qu’elle est, avec plus de malheurs que de bonheurs, pour créer, gentiment, des situations qui l’amusent et qui nous amusent. Avec, parfois, comme pour Pierre Tombal ou les Femmes en blanc, un petit détour par un humour quelque peu sombre, mais toujours gentil… C’est cela, sans doute, la première caractéristique de Cauvin : être près des gens dont il parle, et l’être d’abord et avant tout avec gentillesse. Angoulème qu’on appelle pompeusement la grand-messe du neuvième art, pensera peut-être l’année prochaine à lui décerner une petite médaille posthume dont, de l’au-delà où il a retrouvé son mentor Tillieux, il rira aux éclats…

Bonjour,
Depuis la France, je suis outré de lire cette pratique de la RTBF au lendemain de la mort de Raoul Cauvin, dont j’ai adoré les séries Les Tuniques Bleues et l’agent 212. J’ai aussi eu une correspondance avec lui et il avait contribué à me mettre en relation avec un groupe international qui a été mon employeur durant 23 ans...

Raoul Cauvin se moquait parfaitement de ces bien-pensants et donneurs de leçon, même avec une personne venant de décéder (voir Pierre Tombal).

Heureusement, les albums resteront et nous oublierons vite ce journaliste.

Reposez en paix, Monsieur Cauvin.

En effet, honteux et déplacé. Faire un sujet sur la bd, pourquoi pas, mais en tendant le micro à 2, 3 quidams et à un libraire, quelle est cette façon de faire du journalisme ? Et sur Bel-Rtl, il l’annonce scénariste de Boule et Bill. Le niveau zéro de l’information.

Pour contrebalancer, un peu, et rendre, encore plus un peu, sa dimension au personnage et au créateur : https://www.rtl.be/info/video/788537.aspx

assez rentre-dedans en effet ce reportage...
après, certes c’était pas le bon timing... mais il reflète une réalité : les jeunes sont "manga". Ils entrent dans une librairie pour ça. Ces mangas sont comme la boite de coca que tu prends dans les frigos d’une station-essence. Un produit de conso largement diffusé.
Et puis avec un ton dans l’air du temps, qui leur correspond.
je comprends un peu la Rtb, enfin le message sous-jacent : Cédric, c’est gentillet, c’est ce qu’on propose aux gamins dans les cours d’école parce qu’on reste fidèle à ces albums, format de notre enfance qu’on a envie de transmettre à nos gamins. mais c’est gentillet. ça ne correspond plus à leur réalité... On devrait en fait leur proposer Cédic ET d’autres choses je veux dire. Pour moi et les "anciens" ;), je reste par contre fidèle à tous ces albums et leur ton. RIP Msieur Cauvin, et merci.

Pardon de vous interrompre mais voilà on s’embarque encore dans la même sempiternelle discussion mangas versus franco-belge. On s’en fout ou plutôt est-ce bien le moment d’en causer là, maintenant ?

J’aime bien la RTBF.
Mais lorsque j’ai vu ce reportage, je n’ai vraiment pas apprécié cette comparaison avec les ventes de mangas. Ce n’était pas judicieux au lendemain du décès de cet immense scénariste.
Ce qu’il était encore moins, c’était la preuve par A+B (un lecteur assidu de mangas + un autre lecteur assidu de mangas) pour démontrer que Raoul Cauvin était en perte de notoriété en leur demandant s’ils savaient qui il était.

Pour rappel, Raoul Cauvin est entré au dictionnaire des noms propres. Accessoirement, il a vendu 50 millions d’albums et continue à en vendre (toutes séries confondues) des centaines de milliers chaque année.
Si le but du reportage était de démontrer que les mangas gagnaient du terrain sur le marché de la BD, il y avait moyen de s’y prendre autrement.

A propos de "BD populaire", avoir la capacité de plaire et d’apporter du bonheur au plus grand nombre, peu d’auteurs en sont réellement capables avec une telle maestria que Raoul Cauvin.

Je reste toutefois persuadé que ce reportage n’avait nullement pour vocation de diminuer l’aura de notre cher scénariste bien aimé mais par maladresse, il en a offusqué plus d’un dont je fais partie.

Raoul Cauvin a tellement donné pour la BD et ses lecteurs.
Que ce soit par courrier, par email ou sur son blog, il répondait à chacun. De nombreux témoignages affluent de partout.
On ne peut que lui être reconnaissant pour tout ce bonheur distribué.
Le monde de la BD est en deuil. Pour moi, il est irremplaçable.

Je n’ai pas vu le "reportage" mais cela semblait bien mauvais... Dommage d’en profiter pour taper sur le journalisme dans son ensemble, sport à la mode ces dernières années...

Raoul Cauvin a été magistral et nous a laissé des albums merveilleux qui encore aujourd’hui, sont source de bonheur. Un grand merci M. Cauvin, vous avez été splendide.