Répondu par Sergio Salma le 3 juin 2008 à 11:04 :
Ils ont bien fait plusieurs films Astérix , il n’y a pas une semaine sans sortie au cinéma d’une adaptation d’une célèbre BD alors pourquoi pas dans l’autre sens ?
Alimentaire ?! Mais les auteurs confirmés , les grands comme les petits font tous ce métier aussi pour manger. Ils sont très peu nombreux , je pense, les dessinateurs et scénaristes qui n’ont pas à se préoccuper de faire entrer de l’argent en pratiquant leur art.
Je remets en question ce cliché "alimentaire" car il recouvre un aspect péjoratif . Il induit que l’Auteur avec un grand "A" comme dans Art ne devrait pas payer de loyer ni de fournitures scolaires à ses mômes.
Même celui qui met ses tripes dans ses planches est bien heureux de pouvoir vivre de son travail pour pouvoir continuer à le faire.
Je ne suis pas sûr de cette thèse tant de fois entendue : il faut éditer des titres de bandes dessinées sans risque , promises à un succès assuré pour que d’autres bandes dessinées puissent voir le jour. Il y a trop d’inconnues. Chaque titre a ses colonnes "entrées&sorties financières". Il n’est d’ailleurs pas certain que les Ch’tis en BD soient indiscutablement rentables. Il y a des droits à payer qui imposeront à l’éditeur d’en vendre un certain nombre . Parmi cette profusion , il y aura du bon et du moins bon et vraisemblablement l’un ou l’autre titre tirera son épingle du jeu et fera gagner de l’argent. Ayons une pensée émue pour toutes ces équipes, scénaristes,dessinateurs, coloristes en train de s’activer pour être dans les librairies au moment de la sortie du DVD.
Je tiens à préciser que je ne suis pas particulièrement "client" de ce genre de bandes dessinées ; je réagis surtout à l’attaque un brin violente contre cette minuscule frange de livres "à-vocation-populaire-et-sans- autre-prétention-que-d’amuser" alors que la majeure partie du marché de la bande dessinée répond à une demande incessante du public. Un public vorace et impatient qui impose de nouvelles règles. Contrairement à l’idée répandue , ce ne sont pas les éditeurs ces vilains profiteurs qui conduisent le navire. Ils ne sont souvent que des personnes qui répondent aux besoins, aux demandes, aux envies.
Ils sont d’ailleurs bien souvent décontenancés par l’ampleur du succès d’un titre et déçus d’ échecs inattendus .
Idem pour Dany Boon d’ailleurs ( initiales BD ? un signe ?) ...qui aurait pu prévoir ?
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Répondu par Laurent Panetier le 13 juin 2008 à 00:21 :
Bonjour,
Intéressant ces discussions. D’autant plus intéressant que je suis le scénariste des Ch’tis chez Soleil.
D’abord merci à Sergio pour ce commentaire et cette franchise, je suis tout à fait d’accord avec toi et j’irai même plus loin : que l’on me cite quelqu’un qui ne travaille pas pour l’argent ? Et je confirme que j’ai des factures à payer en fin de mois, et donc même si c’est un plaisir et une passion, je fais de la BD pour en vivre. Désolé de casser le mythe de l’auteur désintéressé.
Moi je me suis amusé à écrire ce Tome 1 et j’espère que notre album sortira du lot, car avec Turalo, Aurélie (la coloriste) et Jean (Soleil)nous nous sommes investis pour faire quelque chose d’original et de sympa, et de drôle aussi j’espère.
Après, de toute façon, il ne faut pas se faire d’illusion, la grande cohorte des gens qui commentent sans avoir vu une case ou lu une bulle, ne manquera pas de nous lincher, heureusement que d’autres nous liront avant de juger....Alimentaire mon cher Watson :-) !!!!
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