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"Manga, 60 ans de bande dessinée japonaise" de Paul Gravett censuré en Californie

21 avril 2006 Commenter
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La pudibonderie actuelle des bibliothèques publiques américaines n’est plus à prouver. Mais elle laisse pantois quand on apprend les raisons de la mise à l’index du livre de Paul Gravett « Manga, 60 ans de bande dessinée japonaise » (Editions du Rocher).

Effectivement, depuis une semaine, son livre a été retiré des rayonnages des bibliothèques de San Bernadino (Californie). Alors qu’il était sagement posé dans les rayons d’ouvrages destinés à un lectorat adulte, Matt Jones, un adolescent de 16 ans qui aime lire du comics d’importation asiatique, s’intéresse à l’ouvrage de Paul Gravett et l’emprunte. Le soir, il s’étonne devant sa mère de certaines images particulièrement dérisoires et même grivoises. On imagine que le lendemain, à l’heure d’ouverture, Madame Cynthia Jones a ramené illico le livre et hurlé au scandale. Elle s’est aussi fendue d’une lettre vengeresse à qui de droit... Le patron des bibliothèques publiques de son comté lui donne raison.

Et bing. Ce n’est pas aux parents d’expliquer que leur chérubin n’a pas à aller dans les rayonnages adultes d’une bibliothèque, ni au bibliothécaire d’expliquer pourquoi il a prêté cet ouvrage à un mineur d’âge et de défendre éventuellement sa position en application de la loi sur la liberté de prêt, mais au directeur de la bibliothèque de retirer l’ouvrage.

Selon Bill Postmus, Directeur du conseil des superviseurs du comté de San Bernadino, et ses propos sont relayés par la presse locale, le livre contiendrait des images insupportables notamment de « sexualité avec des animaux ». Nos collègues d’ICv2 confessent ne pas avoir trouvé, faute d’avoir cherché très fort. Et nous non plus...

Nous sommes aller retrouver le bouquin, enterré entre notre collection de mangas où des monstres chtoniens débarquent dans un lycée de jeunes filles et le best of « Wonderwoman liée dans tous des sens » et couvrant un tirage papier de « Tintin en Thaïlande ». On a eu beau chercher dans les pages de l’essai historique de Paul Gravett avec la plus perverse des pensées, rien vu de tel comme bestialité. Même un dessin où une jeune femme semble assaillie par une demi-douzaine de serpents investigateurs ou encore une partie de jambes en l’air entre une fée et un écureuil (!) ne nous ont pas semblé bien torrides (on ne voit rien, en fait). Pourtant, les 13 livres furent retirés, sûrement par principe de précaution.

Il est probable que c’est le genre Manga lui-même, dont les "images irresponsables" touchent aussi bien au registre de la violence, que de l’horreur, ou de la sexualité la plus débridée où l’homosexualité, par exemple, est montrée à sa place, mais ceci parmi de nombreux thèmes qui font la richesse et sa diversité de la bande dessinée japonaise, c’est bien le genre lui-même qui est au centre de l’affaire. Bref, il s’agit encore d’un de ces combats d’arrière-garde dont seuls les conservateurs américains ont le secret.

Paul Gravett, sur son site, semble prendre ça avec humour et c’est tant mieux.

XMD avec DP

Voir en ligne : Via BoingBoing

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