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Manu Larcenet, la star des séances de signatures

29 mars 2007 12 Commentaires
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Les gens de l’Association ont beau nous répéter sur tous les tons que les séances de signatures, c’est vulgaire, c’est méprisant pour les artistes, « c’est caca », etc., certains auteurs, parmi lesquels Manu Larcenet s’obstinent quand même à en faire.

Déjà, dans Suprême Dimension, certains d’entre nos lecteurs avaient pu lire la mésaventure qui était arrivée à Romain Brethes à Angoulême : « Le critique de Chronic’Art, on s’en souvient, avait fait un article peu élogieux à propos du dernier album de l’auteur du Combat ordinaire. Larcenet s’était vengé en le caricaturant férocement sur son blog. Faisant la file comme tout le monde, notre journaliste achète Critixman, le pamphlet dessiné du dessinateur contre la critique, le fait dédicacer, et puis s’annonce à l’auteur qui ne l’avait pas reconnu. Aussitôt, celui-ci, furibond, lui arrache l’album des mains, demande à son vendeur de le rembourser et éjecte l’inopportun… » [1]

Cette fois, c’est dans les Inrockuptibles qui avaient également rapporté cette anecdote, qu’un lecteur raconte à son tour son expérience des dédicaces apparemment « musclées » de M. Larcenet. Venu faire signer son album chez BDNet à Paris avec un copain, il prend un ticket pour faire la file, car maintenant tout cela est très organisé dans les librairies dignes de ce nom. Son erreur ? Prendre un ticket pour deux. Au moment de passer devant sa star, Larcenet se met à vérifier les tickets, si l’on en croit l’article, avec le zèle d’un contrôleur de la RATP de la Gare du Nord : « Arrive notre tour, explique J-P. Vert, le lecteur des Inrocks, et là, il découvre avec horreur que mon ami et moi avions le même [ticket]. S’ensuit alors un scandale effroyable avec prise à partie de toutes les personnes présentes. Oser faire dédicacer deux albums avec un même ticket, quel crime ! Certaines personnes essaient de lui faire comprendre que si nous avions un ticket chacun cela n’aurait rien changé, d’autres lui avouent être dans le même cas (ticket commun). Le ton monte. Lindingre (très gêné) et le patron de BDNet tentent de le calmer, rien n’y fait. » [2] Évidemment, le lecteur choqué d’avoir été ainsi, dit-il, « agressé verbalement » a du coup trouvé le dernier album de cet auteur un peu moins drôle.

Répondant à cet article sur son blog, Larcenet, qui dénie vigoureusement les faits tels qu’ils ont été rapportés par les Inrocks, reproduit leur article et fait le cake en appelant le ban et l’arrière-ban de ses copains (Lindingre, Trondheim, Jean-Yves Ferri et d’autres) à témoigner, sur le mode ironique du "second degré", de la violence supposée de leur collaborateur et ami. Il publie intégralement l’article des Inrocks, devenu subitement « un journal à scandales » : « En découvrant que je faisais les choux gras de la presse à scandales, écrit-il sur son blog, je dois avouer qu’une délicate sensation de bonheur m’enveloppa… Je me sentis devenir une star, une vraie de vraie ! L’autodestruction, les comportement asociaux, la mauvaise santé mentale, la vie à 100 à l’heure, les bagarres dans les endroits les plus huppés, les esclandres à répétition avec des journalistes mongoloïdes, certains internautes au front bas ou autres collectionneurs autistes … Je vis enfin la vie que je rêvais de mener quand j’avais 16 ans ! ».

Il a beau crâner, notre punk des pâturages, il ne doit pas être trop fier. Si ce qu’écrit le lecteur des Inrocks est vrai, on sait maintenant à quoi on reconnaîtra les séances de dédicaces de l’auteur du Combat ordinaire : ce seront les librairies dans lesquelles les lecteurs feront la file... casqués !

DP

[1In Suprême Dimension N°12, février 2007.

[2Les Inrockuptibles, Mars 2007.

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


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