Prévue en trois tomes, cette histoire du Débarquement de Normandie qui libéra en 1944 non seulement la France mais aussi l’Europe, publiée par Glénat en bandes dessinées, retrace avec minutie les grandes actions du débarquement à travers trois albums indépendants. Le point de vue est celui des soldats des deux camps avec un degré d’empathie équivalent. Les Alliés ne sont pas décrits comme des stars d’Hollywood cinglées dans leurs uniformes et les Allemands n’ont pas l’air de brutes épaisses sans âme, la canine maxillaire proéminente.
Cependant, exercice oblige, les clichés persistent : on ne résume pas une tragédie humaine de cette ampleur en 48 pages chromos. Bruno Falba dont on a vu la signature chez Soleil (Le Chant des elfes...) comme chez Glénat (Cathares...) est un conteur bien rôdé. Les Italiens Davide Fabbri et Christian Dalla Vecchia qui se sont illustrés chez Dark Horse Comics sur Star Wars passent de la guerre intergalactique à la Seconde Guerre mondiale avec une application scolaire. La mise en couleurs numérique de Domenico Neziti, pourtant impeccable, qui multiplie les effets d’aérographe, confère un aspect irréel à la narration, ce qui est un peu gênant pour une bande dessinée documentaire.
Peut-être que pour la génération des jeux vidéo Call of Duty ou de Medal of Honor, il faut en passer par cet apprêt pour qu’une certaine forme de message passe. L’avantage de la BD, c’est qu’elle offre quand même un élément de réflexion par rapport à des Shoot ’em up quasi exclusivement concentrés sur l’action.
DP
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