Répondu le 25 novembre 2007 à 10:30 :
Les critiques négatives ou les louanges à l’emporte-pièce ne valent rien les unes comme les autres.
Martin avait habtiué ses lecteurs à une qualité qui n’est plus là, il faut bien le reconnaître. Après une transition longue et difficile (Moralès et Hervan), Alix retrouve des couleurs d’un point de vue graphique avec Simon, mais où sont les reconstitutions architecturales et les mises en page savantes qui faisaient l’intérêt des oeuvres personnelles de Martin ?
Pour la dernière série en date, Loïs, elle est respectable mais le jeune dessinateur choisi par Martin, Pâques, est très loin d’avoir les qualités graphiques qu’avaient en son temps le jeune Pleyers, par exemple. Martin nous avait habitué à mieux choisir ses jeunes collaborateurs pour des nouvelles séries (pour ne pas parler de Juillard).
Pour Lefranc, c’est encore un autre problème : Carin dessine à sa manière, et on peut apprécier ou non. Pour ma part, je n’accroche pas à ce graphisme qui me semble très éloigné de l’univers de Jacques Martin. Quant à Taymans, son entreprise est digne d’intérêt, mais les maladresses s’accumulent et ne sont pas dignes d’un album de Jacques Martin. Je m’interroge sur sa succession par Regric, qui semble un fidèle héritier de Bob de Moor. Mais il y a un pas à franchir entre l’illustration de livres et la bande dessinée.
On nous parle également d’une reprise en alternance d’Alix par Ferry. Son cas pourrait être identique à celui de Carin. Ces dessinateurs ont leur style, leur univers. Peut-il se fondre dans celui de Martin ? C’est là toute la question. Car l’oeuvre de Martin est très personnelle, contrairement à d’autres séries plus conventionnelles.
Je comprends la déception de l’intervenant qui parle de "déchéance". on ne peut pas dire que ces collections se soient brillament renouvelées. Jacques Martin était un novateur, il a sans cesse innové dans ses mises en pages, sa façon de raconter, les thèmes qu’il choisissait. Casterman choisit de sages repreneurs, des intrigues peu convaincantes (en regard de l’intensité des récits de Martin), convenues... C’est un choix éditorial, que l’on doit respecter, mais rien n’oblige à l’approuver aveuglément.
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Répondu par Antonio le 26 novembre 2007 à 08:53 :
Cher ami, je souscris entièrement vos propos, et c’est bien dans le sens que vous indiquez que j’avais parlé de "déchéance graphique". Je ne retrouve l’esprit ni la rigueur graphique de Martin dans les dessinateurs qui ont hérité de ses séries. Le dernier Alix représente certes un grand progrès après le très décevant "Roma", mais les autres séries continuent de tituber, graphiquement et narrativement.
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