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« Spirou, en mal de contenu ? », la réponse de Frédéric Niffle.

2 décembre 2009 45 Commentaires
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Notre interrogation concernant un éventuel problème de contenu pour le journal de Spirou a suscité de nombreux et vifs échanges dans notre forum.

Le rédacteur en chef de l’hebdomadaire de la bonne humeur, Frédéric Niffle, a tenu à réagir à notre article et à certains propos.

Dans un message qu’il nous a envoyé par mail, destiné à être posté sous l’article incriminé, il met les points sur les « i ».

Frédéric Niffle convient qu’il n’est pas simple de remplir le journal chaque semaine, surtout lorsque l’on veut tenir une ligne de qualité. Il souligne qu’il est en particulier difficile de trouver de nouveaux projets de qualité dans le domaine « tout public » : « Les auteurs aujourd’hui proposent peu de chose en tout public : L’immense majorité des productions étant soit franchement jeunesse, soit ado-adulte. Le tout public à la Lucky Luke, Astérix ou Spirou est devenu une denrée rare. Sans compter qu’il faut trouver 200 planches par mois et qu’il y a 250 éditeurs qui se battent pour séduire les meilleurs auteurs ».

Il défend plus loin son choix de publier aujourd’hui la dernière aventure de Jules d’Émile Bravo et nous fait part de sa volonté d’améliorer le journal, « encore et encore » notamment en annonçant la parution de quatre numéros spéciaux dans ces prochains mois.

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LE MESSAGE DE FREDERIC NIFFLE :

« Bonjour,

Toutes vos réactions sont intéressantes et souvent pleines de bon sens. Mais entre le bon sens et la réalité, il y a malheureusement souvent une belle marge.

Bien sûr qu’on aimerait proposer uniquement de l’inédit. Bien sûr que l’idéal (du point de vue de Dupuis) serait que ce soit uniquement issu du catalogue Dupuis. Bien sûr que l’idéal serait de rester strictement dans le cadre "tout public". Mais la réalité est que les auteurs aujourd’hui proposent peu de chose en tout public, l’immense majorité des productions étant soit franchement jeunesse, soit ado-adulte. Le tout public à la Lucky
Luke, Astérix ou Spirou est devenu une denrée rare. Sans compter qu’il faut trouver 200 planches par mois et qu’il y a 250 éditeurs qui se battent pour séduire les meilleurs auteurs. Alors, oui, effectivement, ce n’est pas simple de remplir chaque semaine le journal, c’est même particulièrement difficile si l’on a à cœur de tenir une ligne de qualité. Jules répond de tout évidence à ces critères. Pas de chance, cette série est éditée par
Dargaud. Fallait-il s’en priver pour une question de fétichisme éditorial ?
Nous avons plutôt fait le choix de ce qui était bon pour le journal. Le but est évidemment que les prochains Jules paraissent dans SPIROU. Nous avons demandé à Emile Bravo de réaliser 44 marges pour que ceux qui ont déjà lu cette aventure de Jules (maximum 10 % des lecteurs de SPIROU, en toute logique) puissent tout de même avoir une petite histoire inédite en bonus.

Pour le reste, et dans le désordre, la ligne du journal est le tout public, ce qui exclut les histoires résolument adultes comme Largo Winch ou
Jeremiah. Nos lecteurs se répartissent entre 50 % enfants et 50 % « adultes » (+ de 16 ans). Il n’est donc pas question de se couper du public jeunesse.
Mais il nous arrive parfois de sortir de notre ligne tout public, en publiant par exemple le magnifique Petit Poilu de Pierre Bailly. C’est une exception pour le plaisir, ce n’est pas notre ligne.

Le journal de Mickey est une publication jeunesse qui se fournit en piochant dans le catalogue de différents éditeurs (notamment Dupuis) et qui a très nettement moins de planches à trouver chaque mois.
Aujourd’hui, aucun autre magazine que Spirou ne doit trouver autant de contenus BD chaque semaine. C’est tout simplement incomparable.

L’un des intervenants a raison : la presse jeunesse a perdu 15% cette année.
Le journal Spirou, quant à lui, n’a perdu que 2-3 % sur l’ensemble de 2009, avec cependant une nette progression depuis janvier. Nous gagnons effectivement des parts de marché sur ce secteur en grande difficulté. Cette année également, et cela pour la première fois sans doute depuis des lustres, le journal ne perd plus d’argent, et cela, sans la moindre page de publicité (le journal Tchô !, par exemple, a jusque 10 pages de pub par mois).

Améliorer un hebdo est une affaire de longue haleine. Beaucoup de choses ont déjà été faites depuis plus d’un an, et nous cherchons jour (et nuit) de quoi l’améliorer encore et encore.

En attendant, nous espérons que vous apprécierez nos prochains numéros spéciaux : le spécial noël de 100 pages, le spécial 50 ans de Boule & Bill, le spécial nouvel an avec son calendrier SF, et le spécial Angoulême avec en supplément un journal concocté par Guillaume Bouzard.

Merci de soutenir le dernier dinosaure de la BD ! »

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


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