HÉNAURME. Avec Roland Topor, on a affaire à un artiste énorme, proprement de son siècle, successivement dessinateur, homme de théâtre, écrivain, affichiste, cinéaste, créateur de films d’animation, homme de télévision… Dans ce deuxième volume de ses « chefs d’œuvre » on retrouve quelques-unes de ses créations-cultes pour l’affiche notamment (celle, fameuse, pour Amnesty International) et une panoplie de ses obsessions où le corps est toujours présent mais malmené, découpé, déformé, entre Eros et Thanatos, entre rêve et cauchemar…
Où le classe-ton ? Il est né en 1938, l’année de Munich et de la Nuit de cristal, pas top pour un enfant juif. On le cache pendant la guerre. Il se libère dans les années 1960 dans les pages de Hara Kiri et fonde le mouvement Panique avec Arrabal et Alejandro Jodorowsky.
Il produit un dessin grotesque à la Grosz, empruntant son trait à la gravure, c’est Goya revisité par Magritte ! Son onirisme s’inscrit dans une lignée qui va de Brueghel et Bosch à Odilon Redon. Dans ses cauchemars, il y a de l’étrangeté mais pas vraiment de l’angoisse, juste la réflexion d’un petit garçon en éveil étonné, et quelque peu somnambule.
Artiste incontournable pour qui aime le dessin.
DP
Illustrations : © Les Cahiers Dessinés
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