Bruxelles. Par une nuit paisible, Broussaille ressent le besoin de coucher sur le papier les moments un peu magiques d’harmonie, de plénitude, qu’il ressent au fond de lui. Pour tenter de les transmettre, même s’ils ne se partagent pas, dit-on. Pour revivre ces balades d’été, les menus plaisirs de l’existence, la lumière que lui ont apportés d’autres livres. Et pour parler de la nature, de la vie au rythme des fleurs, des animaux, et surtout des arbres, en prenant le temps de les écouter, de respirer... Puis, au fil des pages, vient l’indignation, face aux dégâts des hommes. Parce que l’homme est homocentrique. Mais surtout Broussaille évoque sa rencontre avec un être pas comme les autres, le faune, source de lumière au-delà des livres, qui lui a appris à regarder le monde autrement...
On ne peut pas dire que Frank soit un auteur très productif. Avec cinq albums de Broussaille en presque vingt ans, il bat à plate couture des auteurs comme Hislaire, ce qui est en soi un record. Mais évidemment, Frank fignole ses albums comme un orfèvre. Il ne néglige aucun détail, et fait absolument ce qu’il veut. Ce n’est pas avec lui que vous trouverez des courses de voiture, des scènes de sexe débiles, ou un grand complot international et extra-terrestre. Non, simplement Frank raconte la vie, un peu de SA vie peut-être, et nous décrit des choses simples mais essentielles. Il ne fait pas de la philosophie à deux sous, son propos n’est pas là, mais il raconte ses propres émotions, décrit ses propres sensations, et à ce titre, cet album est une réussite.
Jean-Luc M.
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