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Un traducteur de Hentaï condamné pour possession de dessins pédophiles

10 août 2010 16 Commentaires
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En Suède, un homme a comparu le 30 Juin 2010 devant le tribunal d’Uppsala pour détention de dessins pornographiques à caractère pédophile. Sur son ordinateur, la police suédoise a trouvé cinquantes dessins Hentaï, type Lolicon.

Or, il se trouve que cet homme est un traducteur de mangas.

« La cour était unanime », déclare le juge Nils Pålbrant de la cour d’assises d’Uppsala, « mais le cas était difficile, car il touche à la liberté d’expression. Notre loi est faite non pas pour représenter le droit d’un individu en particulier mais pour protéger, comme dans ce cas entre autres, l’enfant en général ! »

Le matériel confisqué a été placé sous le sceau du secret. Il est donc impossible de savoir de quelle(s) BD il s’agit. Mais pour citer Nils Pålbrant : « Le matériel représentait des enfants dans des situations de nature sexuelle. Il n’y a aucun doute quant au contenu pornographique. »

Un traducteur de Hentaï condamné pour possession de dessins pédophiles
Par extension, Lolicon désigne les mangas érotiques présentant des jeunes filles de 10-15 ans.

Il faut préciser, pour réellement comprendre l’équivoque de ce jugement, que la loi suédoise autorise la représentation dessinée de scènes à caractère pornographique représentant des enfants mais interdit la digitalisation de ces mêmes œuvres. Donc, un dessinateur Hentaï Lolicon travaillant sur un ordinateur peut-être condamné jusqu’à deux ans de prison, ainsi que le consommateur/détenteur de ce matériel sous une forme digitale.

Le traducteur a été condamné à une amende. Il a contesté ce jugement devant le Tribunal de Grande Instance et l’affaire devrait se poursuivre vers l’automne.

Elle provoque un tollé parmi les acteurs culturels, car il y a un risque de jurisprudence. L’organisation nationale des dessinateurs de bande dessinée (Seriefrämjandet ) n’a pas pris position mais ”discute la question”.

Fredrik Strömberg, son représentant, déclare : « Il est clair que le matériel des grandes maisons d’édition, disponible en bibliothèque, peut contenir du matériel litigieux. Un certain contrôle doit être mis en place, tout un chacun ne doit-il pas faire face à ses albums et se demander : ”Suis-je un criminel ?” »

Le juge Nils Pålbrant a enfoncé le clou en déclarant : « Avec ce jugement, la cour d’Uppsala ne prend aucune position de fond, mais il est clair que, théoriquement, face au Tribunal de Grande Instance, un grand nombre de personnes peuvent être considérées comme étant en possession de bandes dessinées illégales. »

Le dernier acte de cette affaire date du 5 Août : Piratpartiet s’est insurgé contre ce jugement et a reçu le soutien inattendu de Madeleine Leijonhufvud, professeur émérite en droit pénal à l’Université de Stockholm et figure médiatique bien connue pour ses positions conservatrices. Elle déclare : « Il est essentiel pour l’efficacité de notre loi et pour la protection de l’enfance de faire une distinction entre l’acte réel perpétré contre l’enfant et ses représentations par des voies imaginaires. »

Le débat reste ouvert.

Stéphane Rosse

Source : Uppsala Tidning

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


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