Les grandes affaires

Plusieurs grandes affaires ont secoué le petit monde de la bande dessinée ces dernière années : le rachat de Dupuis par Média-Participations, le malaise qui en résulta et la tentative de MBO de Dimitri Kennes et de la majorité des directeurs de Dupuis sur cette maison d’édition, le duel juridique entre Bourgeon, Lacroix et Casterman, l’Affaire des caricatures danoises en font partie. Elles nous semblent offrir une pédagogie qui permet au néophyte de mieux comprendre les arcanes de la bande dessinée contemporaine. (En médaillon : "Avocats" par Honoré Daumier).

Avec l’assassinat inouï des dessinateurs de Charlie Hebdo, nous avons connu un événement considérable : c’est la première fois qu’une rédaction se faisait décimer dans son propre journal ; c’est aussi un marqueur fondamental pour la société européenne qui subit de plein fouet le terrorisme issu du fondamentalisme musulman. ActuaBD a suivi pas à pas toute cette affaire.

En France, durant tout l’été 2008, dans la presse écrite et sur Internet, l’Affaire Siné a été au cœur de toutes les polémiques. L’enjeu ? Un dessinateur qui se fait virer d’une feuille satirique et qui devient le prétexte à une querelle où se mêlent règlements de compte, combat pour la liberté d’expression et expression d’idées plus ou moins nauséabondes.

En cause, deux articles de « Siné sème sa zone » publiés dans Charlie Hebdo les 11 juin et 2 juillet 2008. Ils lui ont valu de se faire virer début juillet par Philippe Val le patron de Charlie Hebdo pour des propos « ni acceptable[s], ni défendable[s] devant un tribunal […] faisant le lien entre la conversion au judaïsme et la réussite sociale  ».

Un énorme charivari médiatique s’ensuivit, suscitant des milliers de commentaires sur le Net. Une pétition affirmant que « Siné n’est pas antisémite » fut aussitôt lancée sur le Net en France et en Belgique (par l’entarteur Noël Godin) récoltant durant l’été près de 15.000 signatures.

Les grandes orgues de la calomnie se déchaînent contre le directeur de publication de la feuille satirique, Philippe Val.

Après une plainte de la LICRA, Siné décide de lancer son propre journal "Siné Hebdo" le 10 septembre 2008...

L’Affaire des caricatures de Mahomet publiées au Danemark et reproduites en France par France-Soir puis par Charlie-Hebdo, a marqué la société occidentale par son ampleur et par sa violence. ActuaBD a suivi cette affaire de très près, assistant aux audiences du procès qui ont eu lieu à Paris en 2006.

Dans son arrêt du 27 avril 2004, la Cour d’Appel de Paris a statué sur le différent opposant les créateurs du Cycle de Cyann à la société Casterman. Les auteurs refusaient jusqu’alors de continuer à donner vie à leurs personnages tant que les problèmes relatifs à l’utilisation de leurs oeuvres n’étaient pas réglés. François Bourgeon et Claude Lacroix ne souhaitaient pas créer "avec un fusil dans le dos", d’autant plus qu’une décision du tribunal leur imposait de fournir un nouvel album, sous astreinte de 1.000 € par jour de retard. Un état de fait rarissime dans le monde de la bande dessinée, si on excepte le conflit entre Dargaud et Goscinny, il y a une trentaine d’années ! Cette décision judiciaire semblait proprement inapplicable dans un domaine artistique où création, minutie et réflexion sont de rigueur.

Le 27 juin 2004, la CNP (Compagnie Nationale à Portefeuille) d’Albert Frère, le magnat belge qui avait racheté les Editions Dupuis en 1985, annonçait qu’il venait de vendre la maison d’éditions belge à son principal concurrent : le groupe "Media-Participations" qui, sous l’appellation "Groupe Ampère", avait précédemment racheté Dargaud et Lombard. Un événement historique, qui crée un groupe d’une importance considérable.

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