Shirotani et Kurose qui ne se sont pas revus depuis deux mois se retrouvent coincés dans un ascenseur. Chacun reste sur sa réserve jusqu’à ce que Shirotani réussisse à prendre la main de Kurose, et cela pour la première fois !
Rappelons que Shirotani souffre de mysophobie, une peur maladive et irrationnelle d’être en contact avec la saleté ou d’être contaminé par des microbes et des parasites. L’une de ses conséquences les plus visibles s’avère une frénésie à se laver les mains jusqu’au sang.
C’est donc un grand acte pour ce dernier que d’avoir réussi à se saisir de cette main. Cependant le psychologue semble rester de marbre et préfère repartir sans répondre à ce geste… Heureusement Shirotani trouve le courage de le poursuivre et finalement ils passeront la nuit ensemble.
Ce nouveau tome de 10 Count, qui peut se targuer d’être l’un des mangas yaoi [1] les plus populaires du moment, se divise en deux parties. La première propose une longue scène de sexe explicite, qui réserve toujours la série à un public averti.
Un moment qui mêle l’acte sexuel à la pathologie de Shirotani, lui qui ne supporte ni « saleté » ni contact physique. Comme nous avions pu le découvrir dans le tome précédent, ce « mélange » fonctionne toujours plutôt bien et apporte une dimension troublante aux séquences érotiques.
L’autre partie du tome se consacre au passé et à l’enfance de Kurose. Après Shirotani dans le tome précédent, c’est donc au tour du psychologue de nous dévoiler les origines de sa vocation mais aussi de son obsession pour Shirotani qui répond évidemment à un événement de son enfance.
L’ensemble reste toujours relativement équivoque et fidèle aux codes du yaoi où le rapport entre « dominant » et « dominé » se trouve au centre de la dynamique des personnages, réservant là aussi le titre à un public amateur du genre. Cependant au-delà de l’aspect cliché -au sens général- 10 Count nous apparaît comme un titre fort, relativement bien pensé, qui sait se montrer à la fois sensible et excitant, servi par un graphisme plutôt habile et élégant.
(par Guillaume Boutet)
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10 Count T5. Par Rihito Takarai. Traduction Margot Maillac. Taifu Comics, collection "Yaoi". Sortie le 12 mai 2017. 160 pages. 8,99 euros.
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10 Count sur ActuaBD :
Lire la chronique des tomes 1, 2 & 3,
Lire la chronique du tome 4.
[1] Rappelons quelques termes, même si leur définition n’est pas absolue :
Yaoi : désigne une œuvre mettant en scène un récit romantique ou sexuel entre hommes,
Boy’s Love est un terme synonyme, tout comme Shonen ai.
Notons qu’en Occident, certains amateurs différencient le Yaoi du Shonen ai, en considérant que le premier implique nécessairement un caractère pornographique, tandis que le second peut-être « grand public ». Dans ce cadre, le Boy’s Love devient le terme général, et le Yaoi et le Shonen ai ses deux sous-catégories.