Les collapsologues de la BD (on en a quelques-uns qui traînent dans nos forums, vous avez remarqué ?) peuvent annoncer la mort du 9e art sur le mode « Les jeunes ne lisent plus, sauf des mangas », « le public du franco-belge est vieillissant », « Les librairies font le jeu des éditeurs mais pas celui des auteurs, paupérisés à outrance », etc. Il y a évidemment une part de vrai dans tout cela, les collapsologues savent y faire, mais il suffit de regarder la production de cette année écoulée, cette année pourtant de m…, pour se dire que la BD a quand même de beaux jours devant elle. C’est elle d’ailleurs qui a dynamisé les librairies tout au long de la crise, quand le gouvernement ne confinait pas les activités « inessentielles », nous vous en avons quotidiennement tenu la chronique.
Qu’attendons-nous de l’année qui vient ? Des suites, des séries dérivées, un investissement massif sur des marques éprouvées (Astérix, Titeuf, Blake & Mortimer, Spirou…) et puis des créations originales chez les grands éditeurs comme dans une BD alternative qui va renaître plus forte que jamais grâce à la réouverture des festivals. Nous serons d’ailleurs là pour les soutenir.
Et notamment, à titre d’exemple, cette nouveauté signée Roberto Saviano et Asaf Hanuka à paraître chez Gallimard / Steinkis. L’alliance du prodigieux dessinateur de KO à Tel Aviv (Steinkis), « Eisner-awardisé » à San Diego, avec l’auteur du best-seller Gomorrha, reporté en 2021 à cause de la Covid-19, promet, notamment grâce ce titre prophétique, tellement adapté aux circonstances actuelles : « Je suis toujours en vie ! » Il avait été conçu avant la crise du coronavirus, évoquant le récit autobiographique d’un romancier condamné à mort par la mafia mais qui est toujours là. Comme nous, en somme, après une année de pandémie.
C’est pourquoi nous avons reproduit en tête de cet article la carte de vœux de Hanuka pleine d’espoir mais aussi d’ironie. Nous l’achevons avec les vœux de Zep, de Riad Sattouf et du FIBD, qui nous offre deux événements cette année au lieu d’un. Jolis moments de résistance et de résilience.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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