Trois face à face, des personnages dissemblables tout à coup si proches, trois fuites... Le propos d’Alessandro Barrico, auteur du roman original, semble s’appuyer sur des moments-clés de vies difficiles, des tournants, des confessions... Pour la troisième fois Denis Lapière s’associe à la dessinatrice Aude Samama et ses planches dessinées directement au pinceau et à la gouache. On y retrouve une ambiance identique, au-delà des thèmes traités, avec des couleurs riches et des personnages changeants, toujours très incarnés.
L’inconfort de ce choix graphique tient à l’alternance entre scènes aux allures figées et extrême expressivité des visages. On peut passer d’une page sans détails précis à des gros plans fascinants. Avec souvent des ambiances cafardeuses à la Hopper. Une fois de plus, ce style sans équivalent s’adapte dans sa sensibilité particulière, à l’univers d’un écrivain du mal-être. Les hommes et femmes qui se croisent ici nous sont immédiatement proches, émouvants. Et ces scènes, duos tendus et intrigants, évitent systématiquement les développements attendus.
On a l’impression d’avoir fait des rencontres inédites en refermant cet album, et in fine, la certitude de retenir le nom de l’auteur et découvrir ensuite ses textes, même sans les images.
(par David TAUGIS)
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