Enhardis par le succès de la série "Noir" qui plonge des plus grandes célébrités Marvel dans des polars réalistes de l’entre-deux-guerres (X-men, Spider Man, Wolverine, Daredevil, Iron Man ...), les têtes pensantes de Marvel ont décidé de tenter une nouvelle transposition.
Et pourquoi pas le Japon des samouraïs ?
C’est vrai ça, pourquoi pas ? Il n’y a pas de raison que la formule ne s’applique pas et puis comme ça, les personnages les plus vendeurs pourront être réutilisés.
C’est donc Wolverine, Hulk, le Punisher, Deadpool et Psylocke qui sont choisis pour se faire cuisiner à la sauce soja.
Rônins pour la plupart, c’est à dire samouraïs déchus qui ont perdu ou déserté leur seigneur, les cinq personnages, qui ne se croisent quasiment pas ou seulement à la fin pour certains, sont tous animés par le même souhait de vengeance contre un gros vilain responsable de tous leurs malheurs.
L’ensemble, orchestré par Peter Milligan, se laisse lire avec plaisir, mais cette quête partagée est trop floue et trop peu exploitée pour ne pas frustrer le lecteur.
Après les présentations de chacun, avec un tome par personnage, on attend la rencontre et la mise en commun de leurs forces pour affronter le gros méchant et son armée. Malheureusement cela ne vient pas vraiment et même si les portraits sont réussis, on ressort de la lecture avec un petit goût d’inachevé. L’épique est balayé par un final un peu bâclé qui déçoit même les protagonistes.
Les différents artistes, aux traits sombres et réalistes, collent parfaitement au propos et se rapprochent une nouvelle fois de l’ambiance de la série "noire" dont cet album reprend les codes, suivis au kanji près quant à l’adaptation des pouvoirs et des caractéristiques des personnages dans le Japon du XVIIe siècle.
C’est d’ailleurs encore cet aspect qui séduit le plus comme lorsque Hulk, ancien guerrier, se transforme en ermite apaisé qui se plonge dans la méditation plutôt que de lâcher le monstre de guerre qui sommeille en lui. Aïe ! Ça va être difficile de lui faire vivre des aventures, celui-là.
(par Mathieu Drouot)
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