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9eArt+ et l’association du FIBD attaquent les financeurs du Festival d’Angoulême

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 27 avril 2017                      Lien  
Cette fois, c’est du sérieux. Suite à la constitution en association par des financeurs du Festival International de la Bande Dessinée aux fins de chapeauter le financement du FIBD, l’association historique du FIBD et la société 9eArt+ dirigée par Franck Bondoux ont décidé d’attaquer ces décisions auprès des collectivités locales. Une action étrange qui pose questions.

Selon La Charente Libre, plusieurs recours ont été déposés par la société 9eArt+, organisatrice de l’événement, et l’Association historique du festival, contre les collectivités locales charentaises, à savoir la Ville d’Angoulême, le Grand Angoulême, le Département de la Charente et la Région Nouvelle-Aquitaine. Que veulent Delphine Groux et Franck Bondoux en attaquant devant le Tribunal administratif de Poitiers les financeurs publics régionaux du FIBD ?

Nous vous en parlions récemment : dès le lendemain de la dernière édition du festival, la guerre entre 9eArt+ et l’association du FIBD avec les financeurs de la manifestation avait repris. Ces derniers avaient décidé de constituer une instance de gestion sur la recommandation du Ministère de la Culture qui avait nommé un médiateur pour essayer de résoudre les dissensions qui avaient entaché le festival ces dernières années.

9eArt+ et l'association du FIBD attaquent les financeurs du Festival d'Angoulême
Delphine Groux, présidente de l’Association du FIBD en janvier 2017.

Ce médiateur avait rencontré tous les acteurs du dossier et recommandé la création de cette instance, l’Association pour le Développement de la BD à Angoulême (ADBDA), composée de représentants des collectivités publiques et des organisations professionnelles (éditeurs, auteurs…), de La Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, de L’École européenne supérieure de l’image, du syndicat mixte du pôle image Magelis (les entreprises qui vivent de l’image dans la région), de la Chambre de commerce et d’industrie d’Angoulême et du Centre national du Livre. La présidence en avait été confiée le 21 février 2017 à Bruno Racine, ancien président de la BnF, une pointure dans le domaine de la culture et du livre en particulier.

9eArt+ et l’association historique du FIBD ont décidé d’attaquer la décision de cette création auprès du Tribunal administratif au niveau régional. Ils avaient deux mois pour le faire, ne fut-ce que de manière conservatoire. Cela dit, leur stratégie est étrange dans la mesure où l’on se demande pourquoi, dans le même mouvement, ils n’attaquent pas non plus le Centre National du Livre pour les mêmes raisons. Ils prennent aussi le risque de recevoir en réponse une demande reconventionnelle qui les attaque sur d’autres sources de contentieux laissées en suspens pour le moment. Par ailleurs, ces procédures ne vont pas améliorer la relation entre le FIBD et ses financeurs de plus en plus convertis au dégagisme.

Franck Bondoux, directeur délégué du FIBD, le maire d’Angoulême Xavier Bonnefont et le Président du Grand Angoulême Jean-François Dauré en janvier. Ces deux dernières collectivités, parmi les principaux financeurs du FIBD, sont attaquées devant le Tribunal administratif de Poitiers. "Les gens sérieux me mettent en joie" (René Goscinny)

De deux choses l’une : soit cela achève de convaincre le maire et les présidents des collectivités de prendre le taureau par les cornes et d’investir pleinement la nouvelle association dans le projet de créer un nouveau festival, doté d’un nouveau prestataire recruté dans un processus public d’appel d’offre –les événements de ce genre et les personnels compétents y afférant ne manquent pas en France- quitte à laisser passer pour cela une année blanche. Soit ces dernières gesticulations ne sont qu’un moyen pour 9eArt+ de revenir autour de la table avec une position un peu plus forte pour négocier une continuation du contrat de prestation, voire un chèque de sortie le plus croquignolet possible. Il faudra bien cependant qu’Angoulême cesse d’alimenter la chronique des chicaneries au détriment de l’image de la bande dessinée dans son ensemble.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

 
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