Ce n’est évidemment pas l’effet Angoulême qui est à l’œuvre ici, mais plutôt l’effet Hollywood. Car le 5 avril prochain sort en France le nouveau film des Schtroumpfs : Les Schtroumpfs et le village perdu, le troisième long métrage film de Sony Pictures basé sur l’univers des personnages de Peyo.
On sait que ceux-ci ont été créés le 28 octobre 1958. Ils constituaient au départ des personnages secondaires de la série Johan et Pirlouit prenant très vite pris leur indépendance au travers de mini-récits (1959) puis d’albums (1963). Ce personnage unique (c’est le même dessin de base qui sert à tous les Schtroumpfs) est du pain bénit pour un animateur de dessin animé. Les adaptations cinématographiques arrivent d’ailleurs très tôt au début produites par les studios TVA, une filiale de Dupuis (cinq épisodes dès 1961), puis par Belvision (le long métrage La Flûte à six schtroumpfs en 1975), enfin Hanna Barbera en 1981 qui transforment les « Smurfs » en succès mondial dont les effets se font ressentir encore aujourd’hui puisque, en juillet 2011, le premier long métrage des Schtroumpfs en « live » a réalisé un des plus beaux scores d’audience de cette année-là, rivalisant avec les plus gros blockbusters d’Hollywood
Un secret éventé
Ce troisième film repose sur un secret, « le mieux gardé de toute l’histoire des Schtroumpfs » : celui d’un autre village de lutins bleus perdus au fin fond de la forêt du Pays Maudit. Graphiquement, le film revient aux fondamentaux : nous sommes dans la Full Animation à cette différence près que l’on a conservé l’aspect 3D. Le réalisateur et scénariste américain Kelly Asbury, à qui l’on devait Shrek 2 ou encore La Belle et la Bête, a réalisé un film rythmé, malin, inventif où les dialogues percutent.
Alors cette histoire des filles ? Depuis que Bleeding Cool a fait fuiter l’affaire (« Single Smurfette No More »), on connaît une partie du secret : les Schtroumpfs découvrent un autre village schtroumpf dans la forêt. Et en même temps qu’ils découvrent qu’ils ne sont plus seuls dans l’univers, le mystère de l’éternel féminin, horresco referens, va leur être révélé ! Comment ? On ne va pas spoiler le film, on vous en a déjà trop dit.
Cependant, la publication le 24 mars prochain, d’un album tiré de l’argument du film, dévoile cependant le pot aux roses : « Les Schtroumpfs viennent de découvrir l’existence d’une nouvelle communauté de Schtroumpfs. Au travers de nouvelles aventures, ils vont découvrir la surprenante identité de ces nouveaux amis. Ils auront beaucoup à apprendre de ceux-ci, ainsi que de l’univers étrange et fantastique dans lequel ils vivent ». Le titre de cette nouvelle série ? « Le Village des filles » et la couverture ne laisse aucun doute sur la nature de ces « nouveaux amis » : la Schtroumpfette est désormais l’avenir du Schtroumpf.
Peyo tournait autour du sujet depuis longtemps : déjà Sassette avait été fabriqué par les P’tits Schtroumpfs dans le laboratoire du Grand Schtroumpf pour que la Schtroumpfette ne reste pas seule et un autre golem, Vexy, avait été fabriqué par Gargamel dans les dessins animés où l’on avait aussi découvert une… Mémé Schtroumpf !
Il était temps que l’on mette un peu de cohérence dans l’affaire. Avec toutes les conséquences qui en découlent : de personnages créationnistes, les schtroumpfs vont-ils se mettre à se reproduire ? Va-t-on les voir vivre en couple ?
La Révolution Schtroumpf est en marche, comme dirait Emmanuel Schtroumpf, et on n’a pas fini d’être surpris.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion