"A Freud ! Sales et Méchants" est un Poulpe atypique. Ce grand escogriffe marin de Gabriel Lecouvreur y promenant spleen idéal et remise en questions de bar en bar. Secrets, non-dits, frustrations, histoires de familles s’entrecroisent, renvoyant notre enquêteur devant ses propres interrogations.
1982 : au large du Golfe de Gascogne, un cargo se prend la coque dans une mer démontée. Quinze ans plus tard, à Bastille, face à une Cheryl en furie, Gabriel Lecouvreur largue les amarres pour une nuit d’ivresse avec une barge et, au petit matin, Porte de Champeret, un rencard manqué avec Carné.
Les prolos, c’est plus ce que c’était. Suicides et accidents troubles semblent s’aligner plus vite encore que les cafés-calvas servis par l’énigmatique Marcel, dans cet univers de mâles déménageurs. Et voilà le Poulpe embarqué dans une laborieuse enquête à travers les bars de la capitale. Mais l’océan, ses tempêtes, ses tumultes, ne sont jamais loin.
(par Patrick Albray)
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Un dessin empâté, un lettrage atteint de la même maladie, un découpage abusant des ellipses... ce dixième volume du "Poulpe" devient vite incompréhensible, même pour un lecteur pourtant fan de la série, et donc habitué à de nombreux écarts par rapport à la bande dessinée dite "traditionnelle". Avouer qu’on n’a rien compris à un titre d’une série qu’on apprécie particulièrement, est-ce l’humiliation ultime ? Ou est-ce le signe que le dessinateur a vraiment raté son coup, cette fois ? Premier raté d’une série qui mérite pourtant vraiment le détour.